Politisation des ministères de l’Intérieur et de la Justice : Les Sds votent pour une gouvernance des institutions neutre

Les Sociaux-démocrates du Sénégal (Sds) interpellent le gouvernement à éviter toute forme de politisation du ministère de l’Intérieur et de celui de la Justice. Ils l’exhortent à redoubler d’efforts en ce qui concerne l’agriculture, l’environnement. Pour eux, il n’y a pas encore de véritable politique rizicole. Par Khady SONKO –
Les Sociaux-démocrates du Sénégal (Sds) félicitent le gouvernement qui a accompagné les riziculteurs de la vallée du fleuve pour une réalisation de 420 mille tonnes de riz cette année. Toutefois, cette formation politique trouve cela «très insuffisant» par rapport au potentiel rizicole du pays, qui dispose de 89 mille hectares (ha) de rizières dont 60 mille en Casamance et 6 mille dans le delta du Saloum, sans compter que le riz est une céréale essentielle à la nutrition des ménages sénégalais. A les en croire, les importations de riz avaient atteint 346 milliards francs en 2022. «Cette valeur avait baissé substantiellement en 2023, avant de connaître une nouvelle hausse en 2024. Cela démontre qu’il n’y a pas encore de véritable politique rizicole, alors qu’au Sud du pays, nous avons plusieurs civilisations rizicoles», a appuyé Mohamed Lamine Manga en conférence de presse.
Le Secrétaire général des Sds regrette un volontarisme de l’Etat à promouvoir l’agro-industrie qui risque de transformer nos agriculteurs en simples ouvriers agricoles, et par ricochet à tuer l’agriculture familiale. «Et pourtant, une agriculture d’échelle arrimée à une industrie d’échelle peut aider à satisfaire les besoins de nos populations et à conquérir le marché mondial avec des produits made in Sénégal by Senegalese», suggère-t-il.
Pour mieux répondre aux aspirations de développement du Sénégal, Manga et ses camarades exhortent le gouvernement à renforcer l’Institut sénégalais de recherches agricoles (Isra) et à créer des facultés d’études de développement dans les universités. Fervents défenseurs de l’écologie démocratique, les Sds ont planté 1340 arbres dans le Coubanao. «Nous l’avons fait quelques années plus tôt à Biti Biti, Tenghory, Colomba, Teubi, Kagnarou… Nous nous préparons à planter 15 000 arbres l’hivernage prochain dans d’autres localités du pays», font-ils savoir.
Concernant les institutions, les Sds disent avoir constaté un semblant de remaniement. «D’importants ministères ont été chamboulés, nous espérons que ceux qui ont été nommés seront à la hauteur des fonctions qu’ils occupent», a soutenu Mohamed Lamine Manga. Cependant, les Sds interpellent le gouvernement à éviter toute forme de politisation du ministère de l’Intérieur et de celui de la Justice. Pour eux, ces deux départements sont des piliers d’une justice sociale et de l’Etat de Droit. «L’Etat doit miser sur la méritocratie, sans quoi il n’y aura point de développement dans ce pays. Une Nation se développe par le savoir, le savoir-faire et le savoir-être. Mettons en avant une gouvernance par les compétences», a exhorté M. Manga, avant de demander au gouvernement d’apporter des éclaircissements sur l’état d’avancement de la renégociation des contrats de concession pétroliers et gaziers.
Concernant la commune de Ziguinchor, les Sds dressent un tableau sombre : «Voirie dégradée, absence d’éclairage public, occupation anarchique de l’espace public, insalubrité inqualifiable, jeunesse sans alternative, manque de transparence dans la gestion des finances de la mairie.» «La commune de Ziguinchor est une ville carrefour, universitaire, portuaire, aéroportuaire, avec plusieurs services, des marchés, une berge fluviale, en plus de quelques vallées rizicoles, et par ailleurs très accessible par l’océan. Ce potentiel est inexploité du fait de l’incompétence de l’équipe municipale en place. Pourtant, nous avions alerté sur la situation en cours. Il nous faut une gouvernance par les compétences : donc la méritocratie», a plaidé Mohamed Lamine Manga.
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