Leadership dans le secteur public en Afrique : Une première cohorte de 25 hauts fonctionnaires formés

Dans le cadre de la mise en œuvre de son programme «Renforcement du leadership et de la gouvernance dans le système de gestion des finances publiques» en Afrique pour améliorer la gestion des finances publiques sur le continent, la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (Acbf, sigle en anglais) vient de former 25 hauts fonctionnaires du secteur public africain. Ces derniers ont reçu leur parchemin hier.
L’ambition de la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique de former une nouvelle génération de dirigeants africains capables de conjuguer expertise technique, leadership humain et éthique du service public est en train de prendre forme. Après le lancement du programme d’excellence en matière de leadership dans le secteur public en Afrique, il y a un an, 25 hauts fonctionnaires africains dont 18 Sénégalais viennent d’être formés. Cette première cohorte est composée, outre de Sénégalais, d’Ivoiriens, de Ghanéens, de Kenyans et de Zimbabwéens qui ont reçu leur parchemin hier, après six mois de formation.
«Ils ont appris à se diriger eux-mêmes, diriger leurs équipes, leurs institutions et contribuer à diriger le système de gestion des finances publiques dans son ensemble ; non pas comme une théorie, mais comme une pratique vivante, ancrée dans leur quotidien professionnel», a informé Rudolphe Bancé, le représentant du Secrétaire exécutif de la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique.
D’après lui, leur parcours n’a pas été une simple formation. Ce programme leur a permis d’acquérir une expérience de transformation du leadership au service du bien commun. Des connaissances qu’ils ont déjà commencé à mettre en application.
«Ils ont appliqué ces enseignements dans leurs institutions, en renforçant la collaboration interservices, en améliorant la transparence budgétaire, en mentorat de leurs collègues et en initiant des réformes innovantes», a-t-il indiqué hier lors de la cérémonie de remise des attestations.
Une chose dont s’est réjouie Aminata Fall Dramé, conseillère technique à la Direction de la programmation budgétaire et récipiendaire de cette première cohorte. «Nous avons appris beaucoup de choses de cette formation, surtout en matière de leadership de soi qui nous a permis d’avoir plus confiance. La formation nous a permis d’être mieux outillés pour pouvoir travailler surtout en équipe. Nous sommes dans un domaine des finances publiques, où il y a eu des réformes depuis 2009, avec les directives de l’Uemoa. Nous avons eu un premier jet de textes qui nous a permis de démarrer en 2020, d’autres textes. A partir de ce moment, il nous est opportun de travailler avec les autres acteurs de la gestion des finances publiques, en l’occurrence la Direction générale du trésor, la Direction générale de la douane, la Direction générale des impôts et domaines», a-t-elle déclaré.
Selon Rodolphe Bancé, les attentes des institutions c’était de pouvoir renforcer et générer un nouveau type de leaders efficaces, de leaders qui vont être aux aguets et qui seront prêts à relever les défis de leur temps. C’est pour cette raison qu’ils organisent ces formations qui concernent plusieurs dimensions de leadership, surtout le leadership de soi.
«On ne peut pas être leader sans avoir les capacités intrinsèques d’affirmer en soi-même son leadership. Ensuite, le leadership d’équipe qui concerne la dimension de réunir son équipe pour pouvoir mieux mettre en œuvre la vision que le leader a. Il y a le leadership de l’organisation qui est même la structure gérée par le leader, et le leadership de l’écosystème. Vous êtes le responsable d’une structure, mais vous êtes dans un écosystème. Si vous vous renfermez sur votre structure, vous n’allez pas être efficace, parce que votre structure s’opère dans un système. Il est important d’assurer une cohérence dans les interventions avec les autres éléments du système», a expliqué le représentant du Secrétaire exécutif de l’Acbf.
Une deuxième cohorte enrôlée
Pour l’atteinte de ces objectifs, Mme Dramé pense qu’il faudrait mettre l’accent sur la communication. «Il faut plus de communication au niveau de la gestion des finances publiques. Nous avons remarqué, en faisant cette formation, que la communication n’est pas assez ouverte. Nous avons décidé, au niveau de la programmation budgétaire, au niveau de la Direction générale du budget, de mieux communiquer, surtout dans les langues nationales, pour permettre aux populations de comprendre ce qui est un budget, ce qui est une loi de finances et ce qu’on est en train de faire réellement», a-t-elle suggéré.
En tout cas, les attentes, c’est de pouvoir renforcer et générer un nouveau type de leaders efficaces. Mais en attendant de pourvoir à l’Afrique de leaders qui vont répondre à ces attentes, une deuxième cohorte de 90 participants a été enrôlée hier. Elle va regrouper des représentants de six pays, à savoir la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Kenya, le Sénégal, le Zimbabwe et désormais le Nigeria. «Ce programme enrôlera quinze participants par pays, en vue de bâtir le leadership dont l’Afrique a besoin pour atteindre la prospérité, la résilience et la durabilité», a indiqué M. Bancé.
Par Justin GOMIS – justin@lequotidien.sn