Fmi – Nouveau programme avec le Sénégal : Edward Gemayel à Dakar jusqu’au 4 novembre


Le responsable pays du Fmi est arrivé à Dakar depuis hier pour conduire les négociations devant aboutir aux conditions d’établissement d’un nouvel accord de partenariat entre le Fonds et le Sénégal.
C’est quand plus rien ne va que, comme la cavalerie yankee dans les films westerns américains, le Fonds monétaire international (Fmi) vient à la rescousse. Le projet de budget 2026 annonce que le service de la dette va manger l’essentiel des ressources du pays, et le financement du fameux Plan de redressement économique et social (Pres) commence à faire sentir ses effets, notamment dans le renchérissement des prix des produits de première nécessité. Le gouvernement a tellement besoin d’argent pour financer ses projets de développement. Malheureusement, coupé des financements concessionnels à plus ou moins long terme, l’Etat du Sénégal est obligé de jongler avec les moyens de bord, en essayant d’arbitrer entre les besoins en consommation de ses populations et l’intérêt des investissements structurants. L’appui du Fonds monétaire est donc devenu capital.
La Directrice générale de l’institution, Mme Kristalina Georgieva, à Washington, lors des rencontres bilatérales avec la Banque mondiale, avait indiqué qu’une équipe du Fmi allait se rendre à Dakar aussitôt après, pour discuter des modalités de ladite reprise de la coopération. La chose a été concrétisée depuis hier. Une équipe menée par Edward Gemayel, le directeur pays du Fonds, est arrivée au Sénégal, où elle va discuter avec les autorités jusqu’au 4 novembre prochain. Il s’agira de voir les conditions par lesquelles un partenariat pourra reprendre, en sachant que les conditions de remboursement du pays se sont sensiblement dégradées, depuis la mise au jour de chiffres controversés concernant ce que certains appellent des «dettes cachées», alors que d’autres les considèrent comme des «données inexactes ou incorrectes», faites parfois inconsciemment.
Cette révélation a été à la base de la détérioration des données macroéconomiques du pays, au point que, selon le Fonds et les données du ministère des Finances, le pays a atteint 132% de taux d’endettement, un niveau inégalé à ce jour. Ce taux comprend la dette souveraine du pays, ainsi que celle des entreprises publiques et les arriérés de la dette intérieure.
Les Sénégalais seront intéressés de connaître le niveau d’amertume que le gouvernement, de concert avec ses partenaires, va leur faire avaler. Depuis des mois, circulent à Dakar des rumeurs sur la suppression de certaines subventions, que le Fonds avait pour coutume d’imposer à certains pays. Il se craint que pour cette fois, l’Etat ne se fasse pas violence pour en accepter un certain nombre. Serait-ce là la condition pour que les Sénégalais ne soient pas contraints de rembourser rapidement les montants préalablement décaissés avant la suspension de l’accord conclu avec le gouvernement de Macky Sall, et qui portait sur 1, 8 milliard de dollars ?
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