Au moment où le journaliste et fondateur du journal Le Quotidien, Madiambal Diagne, fait face à un mandat d’arrêt international et où sa famille entière est détenue, je ressens le devoir moral et fraternel de lui témoigner publiquement mon soutien. Ce que traverse Madiambal aujourd’hui est une épreuve profondément injuste, qui dépasse sa seule personne : c’est une atteinte à la liberté, à la dignité humaine et à la vérité que défend le journalisme indépendant.
Je connais Madiambal depuis de nombreuses années. Entre 2009 et 2013, j’ai moi-même vécu une période sombre : j’étais placé sur une liste de personnes recherchées, et mon propre gouvernement tentait de m’extrader. Ces années furent marquées par la solitude et l’incertitude. Pourtant, dans ce tumulte, Madiambal s’est tenu à mes côtés avec courage et fidélité. Il a accepté d’apparaître publiquement avec moi lors de conférences de presse, alors que beaucoup se taisaient. Il m’a soutenu moralement, professionnellement, et même personnellement lorsque j’en avais besoin. Son amitié a été une lumière dans un moment d’obscurité.
Aujourd’hui, c’est à mon tour de lui rendre cette fraternité. Madiambal Diagne n’est pas seulement un journaliste rigoureux et un défenseur de la liberté d’expression : c’est un homme de conviction, un père de famille attaché à ses valeurs, un citoyen qui n’a jamais cédé à la peur. Le voir lui et sa famille privés de liberté nous rappelle à tous que l’engagement pour la vérité a un prix -mais que ce prix ne doit jamais être payé dans le silence.
Je veux dire à Madiambal, ici et publiquement : «Tu n’es pas seul.» Des voix s’élèvent partout pour dénoncer cette injustice et affirmer leur solidarité. La vérité finira par l’emporter, comme elle l’a toujours fait. Ton courage et ton intégrité demeurent un repère pour nous tous.
Avec respect, amitié et solidarité,
Ndey Tapha SOSSEH
Ancienne présidente du Syndicat des journalistes gambiennes (Gpu)