Preparatifs – Après le retrait des Etats-Unis : Une Cop30 qui s’annonce difficile

La Cop30, prévue à Bélem, au Brésil, du 10 au 22 novembre, s’annonce difficile en raison du contexte géopolitique, politique et économique compliqué. C’est l’une des conclusions tirées de l’intervention de Mme Aïssatou Diouf, responsable des politiques internationales et des plaidoyers à Enda-Energie. Cette dernière intervenait hier durant la réunion préparatoire en prélude à la Cop, dénommée pré-Cop, des acteurs non étatiques du Sénégal, organisée par Enda Energie en collaboration avec le Comité national sur les changements climatiques (Comnac).Par Amadou MBODJI –
La Cop30, qui se tiendra à Belem, au Brésil, du 10 au 22 novembre, s’annonce difficile en raison du contexte géopolitique, politique et économique difficile. Cela risque d’avoir des répercussions sur les négociations durant cette rencontre, selon Aïssatou Diouf, responsable des politiques internationales et des plaidoyers à Enda-Energie. Mais cette dernière garde tout de même espoir et souligne l’importance du rôle des acteurs de la Société civile pour influencer les décisions prises lors de cette conférence internationale. «Oui, la Cop30 va s’ouvrir dans un contexte géopolitique très compliqué : on voit que les Etats-Unis ne seront plus autour de la table des négociations, on a le retrait de l’Usaid de nos pays, mais également un contexte politique et économique très difficile. Donc cela peut avoir un impact sur les décisions qui seront issues de Belem. Mais le plus important c’est qu’en tant qu’acteurs de la Société civile, on ne peut pas se dire qu’on a perdu d’avance. Notre rôle, c’est d’être là et de pousser les négociateurs et les pays à prendre les meilleures décisions pour nos communautés», mentionne Aïssatou Diouf, lors de la réunion préparatoire de la Cop30, dénommée pré-Cop, des acteurs non étatiques du Sénégal, organisée hier par Enda-Energie en collaboration avec le Comité national sur les changements climatiques (Comnac). Cette rencontre préparatoire, note Mme Diouf, vise à mobiliser les acteurs de la Société civile autour des enjeux-clés de la Cop30, notamment la finance climatique, la transition juste, les pertes et dommages, et l’adaptation aux changements climatiques. Les principaux objectifs sont de discuter des thématiques-clés, de recueillir les attentes et les besoins des communautés locales, et de jouer un rôle de plaidoyer auprès des négociateurs pour que les décisions prises reflètent les besoins des communautés. «C’est voir comment on va traduire les décisions qui seront issues des négociations dans nos politiques. Je pense que ce sont des discussions que nous devons avoir au niveau national pour voir aujourd’hui comment faire en sorte qu’on ne puisse plus perdre, mais profiter des changements climatiques pour créer des opportunités d’emplois verts pour les jeunes, pour les femmes. Aujour-d’hui, on connaît les chaînes de valeurs agricoles où il y a vraiment un potentiel énorme en termes de création d’emplois», fait-elle savoir.Dix ans après l’Accord de Paris, les enjeux liés à la finance climatique restent énormes, selon elle, avec un fossé entre les besoins identifiés et les financements disponibles pour les pays du Sud. La finance climatique est considérée comme un enjeu prioritaire pour les pays en développement et les communautés, et il est essentiel que les pays du Nord respectent leurs engagements en termes de mobilisation et de fournissement de financements climatiques. «Les enjeux sont encore énormes, il y a un gap entre les besoins identifiés pour pouvoir faire face aux changements climatiques et les financements qui sont disponibles pour accompagner les pays du Sud à pouvoir y faire face, donc la finance est un enjeu. On ne peut pas parler de mise en œuvre ici de l’Accord de Paris s’il n’y a pas de financement», explique Mme Diouf. Elle poursuit en insistant sur les conséquences en cours : «On ne peut pas lutter contre les pertes et dommages alors que nos communautés y sont déjà confrontées. On voit à Saint-Louis l’avancée de la mer, l’érosion côtière, la sécheresse, et on voit de plus en plus également partout dans nos pays de fortes températures qui sont notées. Sans financement climatique, on ne peut pas avoir une transition juste, on ne peut pas avoir une transition énergétique vers les énergies renouvelables.» L’accès au financement est aussi un sérieux problème : «la finance est transversale, c’est un enjeu prioritaire pour tous les pays en développement, mais également pour les communautés, raison pour laquelle durant chaque Cop, Enda et les autres acteurs non étatiques pourront faire un plaidoyer afin de demander aux pays du Nord de respecter les engagements en termes de mobilisation et de fournissement de ces financements climatiques là, mais également les rendre accessibles pour que nos pays puissent y accéder en les décentralisant pour atteindre l’échelon local, les collectivités territoriales, les communautés à la base», souligne Mme Diouf.
ambodji@lequotidien.sn



