Décryptage – Surveillance accrue, prises à deux, à trois… : Ilimane Ndiaye, la nouvelle cible des défenseurs


Iliman Ndiaye est en pleine bourre avec Everton, en ce début de saison de Premier League. Suffisant pour les défenseurs adverses de muscler leur jeu face à ce danger permanent. A l’image du traitement subi contre Sunderland par ce talent pur, qui doit se protéger et être protégé.Par Hyacinthe DIANDY –
Les Sénégalais ont dû retenir leur souffle en voyant Iliman Ndiaye sortir en cours de jeu (61e), en boitant, lors du match Sunderland-Everton (1-1), lundi. Dans un contexte de Can, il est vrai que c’est une image qu’on aimerait ne pas voir concernant celui qui a mis tout le monde d’accord par son talent, tant en club qu’en Equipe nationale. Mais tout juste après le match, son coach David Moyes a donné des nouvelles rassurantes, en précisant que son meneur de jeu souffrait seulement de douleurs dues aux crampes.«Je ne pense pas que ça soit quelque chose de grave. Je pense qu’il a ressenti une sorte de crampe et s’est inquiété. Mais rien de vraiment sérieux à vrai dire», a rassuré le technicien anglais. Qui, dans la même foulée, a commenté le chef d’œuvre de l’attaquant sénégalais qui a ouvert le score sur la pelouse des Black Cats. «Il a marqué un but exceptionnel, un but digne de Ili. Il dansait sur ses jambes et c’était un beau but», savoure Moyes, tombé sous le charme du Lion qui ne cesse d’émerveiller le public anglais.
«Iliman doit se protéger et être protégé»
Une bonne nouvelle pour le «Sénégal du foot» et les fans des Toffees qui, cependant, ont dû se rendre compte que Iliman fait de plus en plus l’objet d’un traitement particulier venant des équipes adverses. Normal, car cet attaquant virevoltant est devenu un danger permanent pour toute organisation défensive. Par ses dribbles, ses accélérations, ses centres, sa vision du jeu et ses qualités de buteur, l’ancien Marseillais est devenu inarrêtable. Du coup, toutes les stratégies, tous les moyens sont mis en branle pour l’empêcher de jouer. Et pour y arriver, ses adversaires n’hésitent pas à utiliser des moyens «non conventionnels» pour l’arrêter, en optant pour des prises à deux, à trois, avec une forte dose d’anti-jeu et d’agressivité. Et au vu de sa belle forme du moment, cette «traque» va à coup sûr continuer.
On va voir de plus en plus des «plans anti-Iliman»
Justement, que doit-il faire pour échapper à cette «traque» ? Le Quotidien a accroché un technicien averti. «D’abord, faut savoir que c’est normal qu’il fasse l’objet d’une surveillance particulière. Car, comme on dit, Iliman a plusieurs flèches à son arc : il sait dribbler, il sait centrer, donner des caviars et aussi marquer des buts. Aujourd’hui, de plus en plus, ses adversaires l’ont à l’œil. Et attendez-vous à ce qu’il y ait de plus en plus de «plan anti-Iliman»», explique notre interlocuteur, qui tente de donner quelques pistes permettant au nouveau phénomène de la Premier League «de jouer un peu plus libéré», afin d’échapper à ses gardes du corps.
«D’abord, il faudrait qu’il évite de jouer arrêté. Car cela facilite les prises à 2 ou à 3. Ensuite, il doit beaucoup bouger, par des permutations, comme il le fait d’ailleurs en Equipe nationale. Il doit aussi éviter de demander la balle dans un paquet de joueurs. A mon avis, il devrait s’isoler de temps en temps, en demandant la balle dans les espaces ; ce qui va lui permettre de provoquer le «un contre un», un exercice qu’il affectionne au vu de ses qualités de dribbleur. Evidemment, tout doit se faire en étroite intelligence avec ses coéquipiers et les consignes de son coach. Mais Iliman, en professionnel averti, doit s’attendre à recevoir des coups, et à ce jeu, c’est à l’arbitre de le protéger. Car autant il doit se protéger, autant il doit être protégé. Ce qui n’est pas évident dans un championnat de contact comme la Premier League.»
A 10 jours du match de prestige contre le Brésil et à quelques encablures de la Can, on touche du bois pour la santé de notre Iliman national.
hdiandy@lequotidien.sn

