Mise en place du Front de défense pour la liberté de la presse : Les médias unissent leurs forces


Face à une série d’incidents perçus comme des atteintes graves à la liberté d’informer, les principales organisations représentatives des médias au Sénégal ont décidé d’unir leurs forces en créant le Front pour la défense de la liberté de la presse (Fdlp). Le Fdlp est né de la mobilisation des principales structures faîtières des médias, visant à présenter un front uni et solidaire face aux autorités. Parmi les organisations à l’initiative du front, on retrouve la Cap, la Cjrs, le Cdeps et l’Appel. L’objectif principal de la structure est de préserver la liberté d’informer et de protéger les professionnels de la presse contre toute forme d’intimidation ou d’atteinte à leurs droits dans l’exercice de leur métier.
Après l’organisation d’un sit-in, d’un plateau spécial relayé simultanément par plusieurs chaînes de télévision, pour alerter l’opinion publique, une Assemblée générale constitutive a été tenue hier à la Maison de la presse pour structurer le front. Par ailleurs, une marche nationale est envisagée pour mobiliser journalistes, patrons de presse et citoyens autour du droit de savoir. Le message central des acteurs des médias est que défendre les journalistes, c’est défendre le droit du Peuple à l’information, un pilier essentiel de toute démocratie. L’administrateur du journal Enquête, Mamoudou Wane, a insisté sur la nécessité de l’union et de la confraternité, au-delà des divergences : «Nous avons des associations de journalistes, des groupes de presse et des organes de presse différents. Mais il faut que nous travaillions tous à aller dans le sens de la convergence et dans le sens bien compris de la défense stricte de nos libertés, c’est fondamental.» Il a également annoncé que le Fdlp sera ouvert à la Société civile et aux organisations de défense des droits et libertés.
Ibrahima Lissa Faye, président de l’Appel, ajoute : «Nos devanciers se sont battus pour préserver la liberté d’expression, l’honneur et la dignité des journalistes et des techniciens. On n’a pas le droit de faillir.» Alassane Samba Diop, directeur du groupe E-media Invest, a insisté sur la responsabilité d’inverser cette perspective pour léguer aux générations futures des conditions de travail honorables. Pour lui, le véritable combat est économique, en exhortant le gouvernement à se battre au niveau régional pour que les Gafam paient au juste prix l’argent qu’ils doivent à la presse africaine. Il a révélé que les estimations au Sénégal s’élèvent entre 50 et 80 milliards de F Cfa. «Nos gouvernements devaient appuyer la presse locale sénégalaise tout en restant professionnels», a-t-il conclu.

