Hier à Bélem, le ministre de l’Environnement et de la transition écologique, Abdourahmane Diouf, a tenu un discours sans équivoque sur l’engagement du Sénégal à lutter contre les changements climatiques. Au cours des cérémonies officielles en prélude à l’ouverture officielle du Sommet des leaders de la trentième session de la Conférence des parties (Cop30) à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, le ministre, qui dirigeait la délégation officielle du Sénégal, a insisté sur le fait que «l’urgence climatique met en péril non seulement la vie humaine, mais elle impacte aussi négativement les infrastructures et les biens de survie. Aucun continent n’est épargné, les pays plus vulnérables sont en souffrance croissante, en souffrance constante. Notre responsabilité à tous est donc fortement engagée, et la Cop30 doit être l’occasion pour inverser la tendance et renforcer les efforts mondiaux de réduction significative des émissions de gaz à effet de serre».
Voulant indiquer que le Sénégal, pays parmi les plus affectés par les effets des changements climatiques, ne se contente pas de se plaindre, mais se débat aussi pour en limiter les conséquences, M. Diouf a déclaré, lors de la cérémonie officielle : «En plus d’être un enjeu environnemental, les changements climatiques constituent également un risque économique pour nos Etats, bien souvent contraints de s’endetter pour y faire face alors qu’ils sont très peu émetteurs de gaz à effet de serre. La question du financement de la crise climatique et d’une transition écologique juste et équitable mérite d’être au cœur des échanges ici, à Belém.»

Il n’empêche que, déjà, «le Sénégal, à l’image des autres pays africains, entend pleinement jouer sa partition en élaborant et en mettant en œuvre sa Contribution déterminée au niveau national. En effet, malgré un financement insuffisant de la Cdn 2.0, le Sénégal a respecté son engagement inconditionnel de réduction de 7% de ses émissions depuis 2010. Plus de 4, 5 milliards de dollars américains ont été investis dans 300 projets à la fois d’atténuation et d’adaptation, et cela avec 40% du budget national».

Parmi les efforts déjà accomplis par le gouvernement, Abdourahmane Diouf relève que «mon pays a entamé le développement d’un réseau de transport durable et a atteint une utilisation de 30% des énergies renouvelables, car, dans le cadre de sa Vision 2050, le gouvernement du Sénégal ambitionne d’atteindre, d’ici 2035, plus de 40% de pénétration du renouvelable dans le réseau électrique». Il n’a pour autant pas jugé utile de noter que ce réseau de transport durable est à ce jour une création du régime précédent dont on nous rappelle souvent qu’il n’a rien produit de positif, hormis avoir fortement endetté le pays. Parmi d’autres projets qui transcendent les régimes, il y a la Grande muraille verte, ainsi que la lutte contre le trafic illicite de bois.

Le ministre de l’Environnement a formulé le vœu, dans la conclusion de son discours, que la Cop30, à travers les actions et les décisions qui seront prises, permette de consolider «le partenariat global pour une action climatique juste tournée vers un avenir prospère et durable, dans un esprit de solidarité pour la préservation de notre maison en faveur des générations futures».