De 2021 à 2023, le chemin parcouru par une certaine coalition forte de l’opposition aura été long et parsemé d’embûches, en république Menzène. Que par la suite, cette opposition-là s’est sabordée en privilégiant en son sein un seul parti avec ses propres femmes, ses propres jeunes, ses propres adultes et ses propres seniors en prenant le pouvoir [54% des suffrages à l’élection présidentielle].

Ainsi, ledit parti, par extraordinaire, a écarté presque tous ses alliés ; et, dans le cadre d’une lutte féroce hors norme, aura violé toutes les valeurs conçues depuis plusieurs années, et s’est employé [uniquement et déloyalement] au préalable : à incendier les banques et les grands centres de distribution, à saccager tous les édifices publics, à violer des femmes et des fillettes, à emprisonner par un règlement de comptes d’anciens responsables par la suite, pour des querelles d’épiciers, et enfin, à exercer des pressions inacceptables envers de paisibles citoyens, à ensevelir de grandes sociétés créatrices d’emplois stables, à désamorcer la démocratie, entre autres.

Aussi, en attaquant «le système» qui avait été mis en place, ce parti populiste-«révolutionnaire», pour ne pas le nommer, a également utilisé idéologiquement une certaine population analphabète en déficit d’éducation et de culture. Or, sociologiquement, ladite population, dans sa conception [majoritairement], n’a jamais été moulée dans cette atmosphère nauséabonde, ni dans cette forme de lutte abstraite et absurde. Parce qu’une institution demeure un ensemble des règles établies en vue de la satisfaction d’intérêts collectifs relevant de droit public : c’est d’un ! Que la dialectique reste une méthode de raisonnement qui consiste à analyser la réalité, en mettant en évidence les contradictions, tout en cherchant à les dépasser. Or, telle n’est pas la vocation dudit parti au pouvoir, en république Menzène. Il s’acclimate beaucoup plus à l’émotion et à la va-t-en-guerre !

Cependant, après deux ans de gouvernance catastrophe et en dualité partagée [institutionnellement et politiquement], par la puissance dudit parti majoritaire et son Président-Premier ministre dominant, une réalité amère s’est dessinée à l’endroit des populations fatiguées dans un pays fragilisé, aux plans juridique, social et économique. Il en est de même des entreprises privées fermées par grappe sous l’influence de redressements fiscaux. Et, il en résulte alors, dans cette nouvelle république Menzène, une cherté de la vie intenable, un chômage endémique, des salaires impayés et des retards salariaux, des licenciements économiques et une absence de visibilité, entre autres. Tout va à vau-l’eau !

De cet aperçu, peut-on parler d’ignorance, d’incompétence, de négligence, de maladresse, d’absence de concertation sociale ou de manque d’écoute ? Qu’en est-il des préoccupations prioritaires face à l’épidémie de Mpox, à la fièvre de la vallée du Rift dans les autres régions en dehors de la capitale ?
Autrement dit : quelles sont les priorités du régime en place dans la république Menzène ? Est-ce les divergences au sein du parti au pouvoir entre le président de la République élu au suffrage universel et le Premier ministre nommé ? Est-ce le clivage entre des militants politiques au détriment des institutions et/ou de la Constitution ? Les faits sont assez illustratifs, portant sur les graves erreurs du Premier des ministres et à l’encontre des députés de l’Assemblée nationale dans cette république voilée. Doit-on accepter, dans une république des valeurs, que des personnalités nommées par le Président se permettent en toute conscience de le défier dans ses fonctions régaliennes ?

Attendu que dans un tel contexte, ledit président de la République doit pouvoir exercer de manière immédiate toutes ses prérogatives, face à ce qui le lie à son Premier ministre récalcitrant. Puisqu’il attend de ce dernier : des résultats et des performances ; du respect, de la fidélité et de la loyauté dus à son rang ; une obligation des liens de subordination qui demeure le critère et le socle décisif entre eux ; une acceptation absolue de son pouvoir et, sous sa direction, se soumettre à sa méthode organisationnelle, à son commandement, à sa surveillance et à ses instructions en tant que gardien de la Constitution.
Malheureusement, il s’agit de fautes lourdes orientées par des déclarations en des termes loufoques, et du genre : «une prise unilatérale de congé du Premier ministre» ; «un Président de transition et une gouvernance temporaire» ; «un Président légitime» ; un «Tera-meeting» dans des moments où la solidarité gouvernementale s’impose, entre autres.

C’est pourquoi et en toute logique, le président de la république Menzène doit d’abord sévir, aux fins de dissoudre l’Assemblée nationale et le gouvernement. Ensuite, il doit en toute urgence et impérativement convoquer une concertation nationale, en vue d’un gouvernement d’union durant le reste de son mandat, pour redresser [à la fois] : l’économie, le social et la diplomatie internationale, voire régionale. Il s’agit d’aller vite au travail et de siffler la fin de la récréation. Il en va de sa réélection future, après son premier mandat.

En ce sens, il y a lieu d’admettre qu’il s’est agi de révolution de palais, à la suite d’intrigues, sans bouleversement profond des valeurs fondamentales dans cette république. C’est nouveau ! Et ce faisant, pour redonner des forces et revigorer cet Etat-là, il faut des propositions scientifiques, con-crètes, et non idéalistes, souvent utopiques des valeurs sociales.
Ibrahima Khalil MENDY
Sg Syntips/Cnts et Président
du Mouvement des Permanents