Si les Islandais ou les Scandinaves sont les plus blancs des Européens, les Sénégalais, plus particulièrement les Wolofs, sont les plus noirs de peau du monde, avec leurs cousins sud-soudanais Dinka ou Nuer.
Quand le maire de la capitale de Dakar, Abass Fall, qui est un Wolof waalo-waalo originaire de Ghanar (Waalo mauritanien), plus précisément de Garack (Rosso- Mauritanie), se permet de railler son adversaire politique, Madiambal Diagne, en ces termes : «Ousmane Sonko n’est pas du genre à fuir comme le «noiro» noirci», on est sidéré.
Se moquer de son adversaire politique, Madiambal Diagne, un Wolof du Mbakol et du Kadjoor, de sa noirceur, c’est faire preuve d’une manifeste inculture notoire et d’une méconnaissance notoire des ethnies sénégalaises.
Propos normal pour ceux de la sous-culture urbaine desethnicisés sans aucun référentiel, mais impardonnable pour le premier magistrat de la capitale sénégalaise.
La noirceur d’ébène est un des marqueurs de l’identité nationale du Sénégal. Lors de la prochaine Can ou de la Coupe du monde, les joueurs de notre Equipe nationale de football seront identifiés comme ceux ayant le plus grand taux de mélanine, les plus «noiro» noircis.
Les présidents Lamine Guèye, Senghor et Diomaye Faye, comme nos deux khalife généraux actuels, ont un teint d’une noirceur de jais : nioulye jalambaaan (couleur d’ébène) ou nioulayou Bongo (couleur de jais).
Enfin, notons que l’une des épouses du Grand Bourba Diolof Birame Ndiémé Coumba Ndiaye portait le joli prénom de Gnioule (la noire) Ndiaye, aïeule de la majorité des Ndiaye du Sénégal.
Je voudrais rappeler à mon parent waalo-waalo, le maire Abasse Fall, que nous les Wolofs les plus septentrionaux sommes très fiers de notre noirceur de peau, qui nous permet de nous distinguer, de garder notre identité, de peur d’être confondus avec nos voisins immédiats leucodermes ou métissées.
Diawdine Amadou Bakhaw DYAO