Explosions à bord du navire Mersin : Des drones ukrainiens pistés

Des spécialistes occidentaux font le rapprochement entre les explosions de navires transportant du pétrole russe, par des drones ukrainiens, et les explosions du tanker turc au large de Dakar.
La guerre russo-ukrainienne semble avoir atteint le littoral sénégalais. L’agence anglaise Reuters, dans une dépêche datée d’hier 1er décembre, nous apprend que l’incident qui a impliqué le navire turc Mersin, au large de Dakar, aurait pour origine 4 explosions, au niveau de la salle des moteurs, qui auraient ouvert une grosse brèche. La dépêche ne s’est pas aventurée à déterminer l’origine de ces explosions, mais elle ne s’est pas gênée pour rappeler que depuis bien de jours, l’Armée ukrainienne, à travers ses drones, viserait systématiquement des pétroliers transportant du pétrole russe. Ainsi, juste le lendemain des explosions au bord du Mersin, «des drones ont frappé deux tankers au large des côtes turques, dans la Mer Noire». Ces navires qui faisaient l’objet de sanctions, se dirigeaient vers un port russe afin de charger du pétrole destiné à l’exportation.
Quoi qu’il en soit, en attendant que l’enquête détermine la cause des explosions à bord du Mersin, tout le monde s’est félicité de ce que l’incident ait été vite maîtrisé sans qu’il y ait d’incident majeur ni de perte en vie humaine. Grâce à la promptitude des secours, aucun membre de l’équipage n’a été blessé. Rappelons que le Mersin, bien que turc, avec un équipage originaire de la Sublime Porte, navigue sous pavillon panaméen. Jusqu’à hier soir, aucune information officielle n’a été communiquée sur sa cargaison, ni sur sa destination. On sait seulement que tous les membres de l’équipage avaient été débarqués à Dakar pour se faire consulter, et éventuellement, se voir prodiguer des soins. L’armateur du bateau, Besiktas Group, a, dans un communiqué, tenu à rassurer l’opinion sur la navigabilité du navire.
Il faut souligner que dès l’annonce de l’incident de la nuit du 27 décembre, la plus grosse inquiétude, surtout de la part des Sénégalais, était de devoir lutter contre des risques de pollution maritime. A ce jour, cela a été évité.
Si l’enquête en cours en venait à confirmer une quelconque connexion ukrainienne dans l’explosion du navire, des spécialistes sénégalais s’inquiètent de ce que la Russie pourrait ne pas vouloir rester inerte, et mener aussi des opérations de représailles, n’importe où dans le monde. «Dans ces conditions, ne risque-t-on pas de voir d’autres explosions se produire au Port de Dakar, ou même au large de nos côtes ?»

