Echec de l’expérimentation du Centre d’imagerie Polimed Mbour : Le Fonsis propose un nouveau deal


Le Centre d’imagerie médicale Polimed n’a réalisé que 218 mille examens en 10 ans. Une performance qui n’est pas reluisante, mais qui s’explique par les nombreux mouvements d’humeur des syndicats de la santé, en plus de quelques réticences des agents quant à l’utilisation du matériel. Pour autant, le Fonsis a proposé un nouveau contrat qui apprend des erreurs du passé.
Par Malick GAYE – Plus de 218 000 examens réalisés en dix ans. C’est le bilan de Polimed. Qui est une entreprise d’expérimentation de Partenariat public-privé (Ppp) dans le domaine de l’imagerie médicale. Le Centre d’imagerie médicale Polimed Mbour répond aux difficultés structurelles des hôpitaux publics à financer l’acquisition, le renouvellement et la maintenance des équipements médicaux essentiels tels que les scanners ou appareils de radiologie. Polimed Mbour, lancé en 2015, est développé dans le cadre d’un Ppp avec paiement par l’usager, entre le Fonsis et l’Eps (Etablissement public de santé) de Mbour, sous la tutelle du ministère de la Santé. Ainsi, 218 000 examens en 10 ans n’est pas un bilan reluisant. Dans un communiqué, Polimed Mbour explique qu’à «partir de 2019, le fonctionnement du centre a toutefois été affecté par des tensions liées au personnel détaché, notamment la réduction unilatérale des plages horaires d’accueil des patients, qui a restreint l’activité. Ces difficultés se sont intensifiées entre 2021 et 2022, avec plusieurs interruptions d’exploitation dues à des mouvements de grève du personnel médical. Ces tensions étaient essentiellement motivées par des demandes de revalorisation des indemnités, formulées en dehors du cadre contractuel du partenariat».
D’après le communiqué, les grèves ne sont pas la seule raison qui explique les 218 000 examens réalisés en 10 ans. En effet, «certains agents ont refusé le port des tabliers plombés, pourtant requis pour la protection individuelle contre les rayonnements, estimant qu’ils étaient trop lourds, et ont sollicité à la place l’utilisation d’appareils dosimétriques. Rappelant que ces instruments dosimétriques relèvent d’outils de mesure et non d’équipements de protection, Polimed Mbour est resté sur son exigence de port obligatoire des tabliers lors de l’utilisation des appareils», a détaillé Polimed Mbour. Qui a ajouté ceci : «Ces perturbations ont compromis la viabilité financière de la phase pilote et ont rendu le modèle non concluant en termes de retour sur investissement pour les capitaux privés mobilisés. Elles compromettent également la pérennisation de l’initiative dans son format actuel.»
Par ailleurs, le cadre de partenariat signé entre le Fonsis et l’hôpital de Mbour est arrivé à son terme le 3 avril 2025, a souligné le communiqué. Pour autant, il s’est néanmoins poursuivi par tacite reconduction dans les mêmes conditions opérationnelles, dans l’attente de la finalisation d’un nouvel accord. «Le Fonsis a proposé au ministère de la Santé et de l’hygiène publique, ainsi qu’à l’Eps de Mbour, un nouveau cadre de partenariat intégrant les enseignements de la phase pilote et visant à consolider le modèle Ppp, avec paiement des actes par l’usager, sans recours au budget de l’Etat. En l’absence d’accord, Polimed Mbour sera contraint de cesser l’exploitation du centre, le cadre actuel ne permettant pas de mobiliser les investissements nécessaires à la remise à niveau des équipements», a informé le communiqué.
mgaye@lequotidien.sn




