Accusé de viol suivi de grossesse sur sa fille adoptive, le prévenu Samba Aly Séne, âgé de 65 ans, risque 10 ans de prison ferme. Il a nié, hier, les faits devant le juge des flagrants délits du Tribunal de grande instance de Dakar mais aussi face aux enquêteurs. Il est «prêt à subir tous les tests» pour prouver qu’il n’est pas le papa du futur bébé. Le délibéré est fixé au 23 août.

Samba Aly Sène est sur une mauvaise scène. Père de famille, âgé de 65 ans, il est accusé de viol avec circonstance d’autorité sur la victime suivi de grossesse. La présumée victime, la petite DD, âgée de 14 ans, aurait subi des actes sexuels répétés de la part de son père adoptif, Samba Aly Sène. Ce mercredi, le procès s’est déroulé sans la présence de l’épouse du prévenu, Danielle Sonko, par ailleurs maman de la fille. Le présumé auteur de la grossesse a réitéré les déclarations qu’il avait tenues à l’enquête préliminaire. Selon lui, il s’agit ni plus ni moins que d’une «ca­bale orchestrée par l’oncle de la fille, Mamadou Sonko, et ses frères qui sont contre l’union entre leur sœur et moi».
Tout serait parti des multiples voyages de la mère de la victime. La maman absente de la maison, dit DD aux enquêteurs, son père adoptif l’a invitée dans sa chambre conjugale pour une partie de jambes en l’air. Et elle serait tombée enceinte de cette mésaventure avec le mari de sa maman. Ayant décelé des changements morphologiques chez la fille, sa sœur l‘a conduite à la structure sanitaire pour y voir plus clair. Le rapport d’analyse délivré par la blouse blanche a attesté qu’elle avait une grossesse de plus de 11 semaines. Le mis en cause a catégoriquement rejeté en bloc les déclarations de sa fille adoptive. Il se dit prêt à subir tous les tests pour prouver qu’il n’est pas le papa du bébé attendu.
Aujourd’hui, pour la manifestation de la vérité, le procureur a ordonné une expertise médicale pour, dit-il, déterminer un quelconque lien entre le prévenu et le prochain nouveau-né.
«L’existen­ce de rapports sexuels­ n’est pas contesté. La victime a toujours clamé n’avoir jamais apporté son consentement. Même un tel consentement ne saurait être valable eu égard à son âge», soutient le maître des poursuites. Il a requis l’application de la peine de 10 ans ferme contre Samba Aly Sène.
Dans sa plaidoirie, la défense, assurée par Me Iba Mar Diop, a confirmé la demande de son client par rapport «aux tests Adn pour éclairer la religion du tribunal». Contrairement à la fille qui racontait aux enquêteurs avoir avisé sa maman des agissements de son père adoptif, l’avocat a soutenu que Danielle Sonko a dit «qu’elle ne lui a jamais raconté quoi que ce soit». Pour l’avocat, dans cette affaire, «il y a un problème d’imputabilité qui se pose». Il a demandé à ce que son client soit renvoyé des fins de la poursuite sans peine ni dépens. A titre subsidiaire, Me Diop a plaidé la relaxe au bénéfice du doute. L’affaire a été mise en délibéré au 23 août prochain.
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