La terre a encore tremblé dans les couloirs de l’orpaillage clandestin. Un éboulement d’une rare violence s’est produit ce mercredi sur un site minier artisanal dans la région de Kédougou, piégeant plusieurs orpailleurs sous les décombres. Avec au moins 6 morts, ce drame repose la question de la sécurité et de la régulation des sites d’exploitation minière dans le Sud-est du Sénégal.

Le bilan est encore provisoire, mais l’émotion est immense à Kédougou. Ce mercredi 17 décembre, une galerie de mine artisanale s’est effondrée sur des travailleurs qui s’activaient dans les profondeurs de la terre en quête du précieux métal. Selon les premiers témoignages recueillis sur place, l’instabilité du sol, fragilisé par les récentes activités de creusage, serait à l’origine de cette catastrophe. Il y a au moins 6 morts à Karakheyna.

Des secours mobilisés dans des conditions difficiles
Dès l’alerte donnée, les populations locales ont tenté, avec des moyens de fortune (pelles, piques ou à mains nues), d’extraire leurs proches des gravats. Les unités de sapeurs-pompiers, dépêchées sur les lieux, font face à un terrain difficile d’accès et à des risques persistants d’effondrements secondaires. A l’heure actuelle, les recherches se poursuivent pour retrouver d’éventuels survivants sous les amas de terre et de roches.

Le péril de l’orpaillage artisanal
Ce nouveau drame vient s’ajouter à une longue liste d’accidents mortels dans la zone aurifère. Malgré les efforts de l’Etat pour encadrer le secteur via des couloirs d’orpaillage autorisés, de nombreux sites clandestins continuent de fonctionner sans aucune norme de sécurité. La précarité des installations, l’absence de soutènement dans les puits de mine et l’utilisation de produits chimiques dangereux transforment quotidiennement ces sites en véritables «tombeaux à ciel ouvert».
Alors que le pays est engagé dans une vaste réforme de ses ressources naturelles, cet accident à Kédougou rappelle l’urgence d’une présence accrue des Forces de sécurité et de l’administration des mines sur le terrain. Les populations locales, entre douleur et colère, réclament des solutions pérennes pour sécuriser leurs activités et éviter que l’or de Kédougou ne continue de se payer au prix du sang.