KAOLACK Promotion de l’agroécologie et de la «finance verte» : Nouveaux leviers contre le chômage des jeunes


Ce jeudi 18 décembre 2025, la Chambre de commerce de Kaolack a accueilli un atelier stratégique organisé par Enda. L’objectif : mobiliser des financements pour transformer les défis climatiques du Saloum en opportunités économiques pour les femmes et la jeunesse.
Par Modou Moustapha NDIAYE – Dans le bassin arachidier, l’heure n’est plus à la simple constatation des dégâts climatiques, mais à l’action résiliente. Alors que la région de Kaolack regorge de potentiels inexploités, l’accès au financement reste le principal verrou pour les initiatives locales. C’est pour briser ces barrières qu’Enda a réuni acteurs territoriaux, experts et porteurs de projets autour d’une thématique d’avenir : la transition agroécologique.
Mobiliser les ressources pour l’initiative locale
«L’objectif de cette rencontre est de créer un cadre d’échange et de partage sur les stratégies à développer pour réussir la mobilisation des ressources financières au profit des initiateurs locaux», explique Saliou Kassé Faye, responsable suivi-évaluation chez Enda. Pour les organisateurs, l’enjeu est double : accompagner techniquement les acteurs, mais aussi mettre à leur disposition le matériel indispensable -semences sélectionnées et kits d’énergie solaire-, particulièrement pour ceux qui s’activent dans le maraîchage. Cette transition énergétique est perçue comme un moteur essentiel pour doper la rentabilité des exploitations tout en réduisant l’empreinte carbone.
Le département de Nioro face à l’urgence climatique
La situation est particulièrement préoccupante dans le département de Nioro. Entre déforestation et érosion des sols, l’impact humain et climatique menace l’équilibre productif. Face à ce constat, Enda mise sur la promotion de techniques de production durables.
«Nous avons constaté que certaines zones sont totalement dépourvues d’arbres», alerte Saliou Kassé Faye. Des équipes ont été déployées pour identifier les zones prioritaires à reboiser, car l’arbre reste le premier allié de la fertilisation des sols et de la régulation thermique dans cette partie du Saloum où l’agriculture et l’élevage sont les piliers de la survie des ménages.
Malgré la présence de l’eau, le paradoxe du Saloum demeure : l’or bleu qui est inexploitable. Balla Mbaye, maire de Keur Diatta, n’a pas caché son inquiétude face à deux fléaux qui étranglent l’économie locale : la salinisation des terres et l’invasion du typha. «La totalité du bassin est traversée par l’eau douce, mais malheureusement, on ne peut l’exploiter ni pour l’agriculture ni pour la consommation», tonne l’édile. Cette dégradation réduit drastiquement les terres cultivables et appauvrit les communes. Pour le maire, ce projet de financement vert est une lueur d’espoir pour les collectivités territoriales qui attendent des solutions concrètes en vue de récupérer ces espaces perdus.
Un espoir pour la résilience sociale
Au-delà de l’aspect environnemental, l’atelier de Kaolack a mis l’accent sur la dimension sociale. En ciblant les fermes individuelles de femmes et de jeunes, le projet vise à créer une barrière contre l’exode rural et l’insécurité alimentaire. L’agroécologie ne se veut plus une simple méthode de culture, mais un véritable modèle économique capable de générer des revenus stables et de restaurer la dignité des travailleurs de la terre.



