C’est une victoire majeure pour la souveraineté économique du Sénégal. Pour la première fois dans l’histoire du secteur extractif national, les transactions effectuées auprès des fournisseurs locaux ont surpassé celles réalisées avec les entreprises étrangères. Une performance portée par les projets pétroliers et gaziers Sangomar, Gta et Yakaar-Teranga.

L’année 2024 marque un tournant pour l’industrie extractive sénégalaise. Selon le dernier rapport annuel du Comité national de l’initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie), présenté ce mardi à Dakar, les entreprises locales captent désormais une part prépondérante de la valeur générée par les hydrocarbures.

Sur un volume total de transactions de 2135, 7 milliards de F Cfa réalisé par 26 entreprises du secteur, la part revenant aux fournisseurs locaux s’élève à 1110, 1 milliards de F Cfa. Pour la première fois, ce montant dépasse celui des prestataires étrangers, qui s’établit à 1025,5 milliards de F Cfa. Cette bascule témoigne de l’efficacité des politiques de contenu local mises en œuvre autour des trois projets phares : Sangomar (pétrole offshore), Grand Tortue Ahmeyim – Gta (gaz frontalier) et Yakaar-Teranga (gaz naturel).

Une contribution budgétaire en forte hausse
Le rapport souligne que le secteur extractif dans son ensemble (mines et hydrocarbures) a généré 455, 99 milliards de F Cfa en 2024, contre 380 milliards l’année précédente. Cette progression de 23% est une aubaine pour les caisses de l’Etat : pas moins de 435, 82 milliards de F Cfa ont été versés directement au Budget national.

L’effet «Sangomar» booste les hydrocarbures
Si le sous-secteur minier reste le premier contributeur en volume avec 369, 68 milliards de F Cfa (soit 81, 07% des revenus), celui des hydrocarbures affiche la croissance la plus spectaculaire. Ses revenus sont passés de 30, 65 milliards en 2023 à 77, 70 milliards de F Cfa en 2024. Cette hausse s’explique principalement par le démarrage effectif de la production sur le champ offshore Sangomar. Les premières exportations, les redevances et les parts de production liées à ce gisement ont injecté des flux financiers nouveaux et massifs dans l’économie.
Au-delà des recettes directes, le secteur extractif confirme son rôle de moteur macroéconomique, notamment pour les exportations. Il représente 31, 38% des ventes du Sénégal à l’étranger. Pour les recettes de l’Etat, il fournit près de 12% (11, 96%) des ressources publiques et sa contribution au Pib s’élève à 4, 95%.
Malgré cette puissance financière, le secteur reste un faible pourvoyeur d’emplois directs, ne représentant que 0, 74% de la population active, ce qui renforce l’importance de continuer à développer la chaîne de valeur locale pour maximiser l’impact social.