Une forte mobilisation des jeunes, voilà ce à quoi l’on a assisté lundi dernier lors de la caravane de lancement du meilleur tube oriental. « Si nous avons choisi d’accompagner les artistes dans des productions de cassettes ou autres Cd, c’est parce que nous sommes conscients que la musique fait partie du quotidien des sénégalais », a expliqué le coordonnateur du Centre conseil pour adolescents (Cca) de Tamba. « Nous avons appelé les artistes et leur avons proposé de produire des tubes dont les meilleurs seront retenus et leurs auteurs accompagnés pour faire l’enregistrement et la production au niveau des studios à Dakar » a également précisé Madou Cissé, se félicitant qu’aujourd’hui « de belles réalisations ont été faites et c’est à travers ces productions que nous faisons passer le message ». « Nous savons que pour faire adhérer les populations à une cause, il faut le faire passer par ce qu’elles aiment le plus. Et la musique en fait partie », a poursuivi le patron du Cca de Tamba. Il renseigne par ailleurs qu’après l’étape de Tamba, cette caravane ira dans le département de Vélingara avant de rallier Kolda.
Ces deux régions (Tamba et Kolda) sont en effet les plus touchées par le phénomène si l’on en croit Madou Cissé qui souhaite que les problèmes liés à la santé sexuelle et reproductive des jeunes soient abordés sans tabou. Car, constate-t-il, une grossesse sur 5 survient chez les adolescents. Et, 75% de ces cas notés, sont des filles célibataires. Madou Cissé informe d’ailleurs qu’ « au Sénégal, 11% des jeunes (filles et garçons) ont eu des rapports sexuels avant l’âge de 15 ans ». Ce qui lui fait dire que la sexualité est trop précoce dans le pays avec tous les risques que cela comporte. Ainsi, « la sensibilisation est fondamentale » dira le coordonnateur du Cca de Tambacounda, pour qui il faut lancer des messages aux populations afin qu’elles soient mieux imprégnées du phénomène.
Aujourd’hui informe pour sa part le représentant du Fnuap, Babacar Gueye, le décès d’une mère particulièrement en jeune âge, continue de hanter le sommeil des familles et cela, partout dans le monde surtout dans certaines localités du Sénégal où, le taux reste encore élevé. En 2010 déjà, informe-t-il, « 287.000 femmes dans le monde ont perdu la vie du fait de la grossesse et de ses complications ». Et selon M. Gueye, la presque totalité de ces pertes en vies humaines sont enregistrées dans les pays en développement. Ce qui fait qu’il est devenu une urgence de s’attaquer au phénomène pour essayer d’inverser la tendance. Cette lutte, mentionne-t-il, passe inéluctablement par une sensibilisation et une réelle conscientisation des populations. Et c’est ce à quoi, s’attellent les Cca de Tambacounda et de Bakel, en initiant cette caravane qui va sillonner la région de Kolda où le phénomène est aussi noté. Cette caravane rappelons-le va sensibiliser les populations sur les conséquences des mariages précoces des jeunes filles mais aussi sur les violences auxquelles les jeunes de manière générale font face.
Correspondant