YAVUZ SELIM Précision du ministère de l’Education parlant du groupe comme un inconnu de ses registres : L’Association des parents d’élèves relève des «contradictions effarantes»

On est encore loin de l’épilogue dans l’Affaire Yavuz Selim. Après l’annonce du Pca du groupe de la cession à hauteur de 64% du groupe Yavuz Selim à des privés français, le ministère de l’Education nationale a sorti un communiqué pour faire savoir que ledit groupe est inconnu de ses registres comme étant une société. Une sortie qui n’a pas tardé à faire réagir l’Association des parents d’élèves de cette école. Dans un communiqué, le président de ladite association relève des «contradictions effarantes» du ministère.
La cession annoncée, à hauteur de 64%, du groupe Yavuz Selim à des privés nationaux français par le Président du conseil d’administration dudit groupe n’a pas mis fin à cette affaire. Le ministère de l’Education nationale, suite à l’annonce de cette cession, s’est fendu d’un communiqué pour préciser que dans ses registres «Yavuz Selim est juste une appellation donnée à des écoles relevant de l’Association internationale turque Baskent Egitim dont la création au Sénégal comme association étrangère a été autorisée par l’arrêté n°002686 du 16 avril 1998 ». De même, le chef de la division de l’Enseignement privé qui a signé le communiqué souligne qu’ au «cours des procédures et formalités d’ouverture des écoles Yavuz Selim, tout comme dans les arrêtés d’autorisation, les déclarants responsables désignés, représentent l’Association Baskent Egetim et agissent en son nom, et non pour le compte d’une société Yavuz Selim». Ainsi Mamadou Abdoul Sow rappelle que «l’arrêté n° 002686 du 16 avril 1998 précité a été abrogé par celui n° 18353 du 07 décembre 2016 qui entraîne la cessation immédiate des activités de l’Association Baskent Egetim sur toute l’étendue du territoire national». Donc pour M. Sow, «une société dénommée Yavuz Selim déclarant responsable autorisé d’établissements privés d’enseignement est inconnue des registres du ministère de l’Education nationale, elle ne peut, en conséquence, gérer ou administrer aucun établissement scolaire privé».
Du côté de l’Association des parents d’élèves du groupe Yavuz Selim, la réaction n’a pas tardé. Le président de cette association relève dans un communiqué «des contradictions effarantes du ministère de l’Education nationale». Mamadou Kébé se demande pourquoi «depuis le 7 décembre 2016 date d’abrogation de l’Association Baskent Egitim, le ministre de l’Education n’avait-il pas pris ses responsabilités pour confier la gestion des établissements Yavuz Selim à une tierce structure». D’après lui, «cela voudrait dire que nos élèves qui ont composé au Certificat de fin d’études élémentaires (Cefe), au Brevet de fin d’études moyennes (Bfem), au Bac et obtenu leurs diplômes au nom des établissements Yavuz Selim ne sont pas juridiquement reconnus». Poursuivant ses propos, le président de l’association des parents d’élèves de cette école rappelle au «ministre de l’Education nationale que c’est lui-même qui a remis de ses propres mains les 11 prix remportés par les élèves de Yavuz Selim au Concours général 2017». Dans la même veine, il soutient que «le décret de Monsieur le président de la République autorise tout simplement la fondation Maarif à exercer au Sénégal mais ne remplace pas Yavuz Selim par ladite fondation». «On ne peut pas être plus royaliste que le roi», a-t-il dit.
Par ailleurs, M. Kébé informe que «la décision ministérielle de suspendre les activités de Yavuz Selim est pendante devant la justice donc elle ne saurait guère être effective». En soulevant ces contradictions, Mamadou Kébé s’est aussi interrogé sur l’empressement de la réaction du ministère de l’Education nationale au moment où il n’y a pas encore un nouveau gouvernement. «Pourquoi le ministre de l’Education nationale qui a démissionné hier (Ndlr : mardi), n’a pas attendu la formation du nouveau gouvernement pour une réaction du nouveau ministre qui peut être lui ou un autre. Même s’il gère les affaires courantes, sa signature n’a pas de valeur», a-t-il fait savoir.
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