Sidy Guèye et Khassim Ndiaye ont été attraits hier à la barre des flagrants délits pour viols répétitifs et pédophilie au préjudice d’une mineure de 15 ans, nommée M. Ndiaye. Les prévenus vont être fixés sur leur sort le 13 septembre prochain.

Sidy Guèye, âgé de 61 ans, et Khassim Ndiaye, la cinquantaine révolue, faisaient hier face au juge pour viols présumés commis sur une fillette âgée de 15 ans. Les faits de viol et pédophilie reprochés au premier nommé et viol commis sur une personne, ayant autorité sur la victime, ont eu pour cadre la ville de Rufisque. Selon les accusations de la victime, c’est Pape Sidy Guèye qui a abusé d’elle en premier. Un acte qu’il a réitéré à trois reprises. Dans sa relation des faits, M. Ndiaye a soutenu avec des détails que son bourreau a profité de l’absence de ses parents pour coucher avec elle. Selon elle, quand il l’a trouvée dans la chambre de sa mère, il lui a remis un cauris. C’est ainsi, dit-elle, que «j’ai perdu connaissance». «Il m’a déshabillée et a commencé à entretenir des relations sexuelles avec moi. Mais comme il ne parvenait pas à me pénétrer et que je me plaignais de douleurs, il a retiré son sexe et a éjaculé par terre», a-t-elle dit. Elle poursuit : «Après, il m’a demandé d’aller uriner avant de m’intimer l’ordre de ne jamais révéler la vérité à mes parents.» Quid de Khassim Ndiaye qui est le petit-frère de son père ? Elle raconte : «Il m’a trouvée dans la chambre de ma mère. Il était armé d’un couteau. Il m’a demandé de coucher avec lui. J’ai refusé. Il a sorti le couteau pour me menacer. Il m’a dit que si je n’obtempérais pas, il allait me conduire dans la forêt, me tuer et me jeter là-bas. Il m’a doigtée et après avoir assouvi sa libido, j’ai saigné et il m’a aussi demandé de n’en parler à personne.» Ecoutant ce témoignage glaçant, le public, traversé par une peine indicible, laisse éclater sa colère. Comme un crime n’est jamais parfait, la petite-sœur de M. Ndiaye qui suivait en direct la scène ne s‘est pas fait prier pour révéler l’affaire à sa maman. Soumise à une interrogation, la victime a tout avoué à sa génitrice qui s’en est ouverte d’abord à son mari, qui se déplace présentement à l’aide d’une chaise roulante. Ce dernier a appelé Pape Sidy qui a tout nié avant de demander pardon. Non satisfaite, la dame Fatou Mbengue a porté l’affaire aussi à la connaissance de sa sœur et son frère. Lesquels lui ont suggéré de porter plainte. Munie du certificat médical qui fait état de déchirures hyménales anciennes, elle a suivi les conseils de ses parents. Arrêtés, ces derniers ont catégoriquement nié les faits qui leur sont reprochés. Les prévenus ont réitéré leurs dénégations faites à l’enquête préliminaire. «Je n’ai pas couché avec elle et je ne lui ai pas aussi fait des attouchements, a-t-il martelé. C’est son papa qui m’avait demandé de le surveiller la maison parce qu’il devait sortir. Et c’est après que j’ai entendu des rumeurs de cette affaire dans le quartier. Quand il m’a convoqué, je lui ai dit que ce n’est pas vrai, et puis je lui ai demandé pardon pour le fait que je fréquente sa maison.» A travers cette déclaration, le prévenu cherche une porte de sortie. Il en sert une autre : «Cette fille a l’habitude de fuguer et c’est pourquoi son père, handicapé, m’a demandé de la surveiller à son absence. Raison pour laquelle je me suis introduit dans la chambre ce jour-là, mais je ne l’ai pas touchée.» Abondant dans le même sens, son co-prévenu a aussi nié les faits. «Il n’y a rien entre nous. Je n’ai jamais couché avec elle. Je n’ai même pas ce temps. Je reviens tard du travail et quand je descends je suis dans ma chambre», a-t-il déclaré.
Dans son réquisitoire, le Parquet a demandé l’application de la loi. Alors que la défense a plaidé la relaxe pour faute de preuves suffisantes. Les avocats, qui ont soulevé la versatilité de la supposée victime, ont demandé la relaxe pure et simple. La décision sera rendue le 13 septembre.
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