A 78 ans, Moustapha Niasse est bien le Doyen de la 13ème législature et non Abdoulaye Makhtar Diop comme nous l’avions écrit dans Le Quotidien du week-end. Du point de vue du règlement intérieur, c’est lui qui doit donc assurer, jeudi prochain, la présidence de la séance jusqu’à l’élection du nouveau président, qui pourrait être probablement lui-même. Un cas inédit qui lance le débat.

Dans notre édition du week-end, nous avions écrit que Abdoulaye Makhtar Diop devenait le Doyen d’âge de la 13ème législature après que Wade a décidé de ne pas siéger. C’est plutôt Moustapha Niasse qui remplit ce statut. Né le 00/00/1939 à Keur Madiabel, il appartiendra au député Benno bokk yaakaar de Nioro d’installer le nouveau président de l’Assemblée nationale. Seule­ment, celui-ci pourrait être lui-même, sauf grosse surprise, puisqu’il serait le candidat de Macky Sall et de Benno bokk yaakaar. Mais alors, il y a une question et un cas qui se pose là, peut-être une première dans l’histoire du Parlement : un candidat au perchoir doublé de Doyen d’âge qui va, selon le règlement intérieur de l’Assemblée nationale, présider la session extraordinaire du jeudi 14 septembre prochain pour l’installation des députés élus lors des élections législatives du 30 juillet 2017. Niasse serait donc candidat et président de séance sur la base de l’article 9 qui dispose : «Au début de la législature, le plus âgé des membres présents sachant lire et écrire la langue officielle assure la présidence de la séance jusqu’à l’élection du Président. Il est assisté par les deux plus jeunes, sachant lire et écrire la langue officielle, pour assumer les fonctions de secrétaires. Il fait procéder à l’appel nominal des députés. Après avoir fait constater que le quorum est atteint, il déclare la séance ouverte.»
C’est dire que le vide est là et que rien n’empêcherait donc Moustapha Niasse de présider la séance et de superviser, avec les deux benjamines (Aminata Diao et Yéya Diallo) sa propre élection. Si tout ce qui n’est pas interdit est permis, il faut admettre que ce scénario pose moralement un problème qu’il faudra résoudre après cette expérience. L’on pourrait y voir une sorte de juge et partie dans l’élection. Pour­tant l’article 10 du même règlement intérieur pourrait inspirer une disposition en ce sens dans la phrase suivante : «… Ce n’est qu’en cas d’empêchement du président que le plus âgé des députés présents, sachant lire et écrire la langue officielle, préside à l’élection des autres membres du Bureau.» L’on pourrait préciser, par exemple, qu’au cas où le Doyen d’âge est candidat, le suivant le plus âgé des députés présents sachant lire et écrire la langue officielle, assure la présidence de la séance jusqu’à l’élection du président.
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