Les chiffres parlent d’eux-mêmes, et ils sont largement positifs. C’est dire que s’il ne s’était agi que de son bilan à la tête de la Caisse des dépôts, Thierno Seydou Niane n’allait pas être emporté de manière aussi brutale.

La bourrasque qui a emporté hier Thierno Seydou Niane de la Cdc, a dû lui faire l’effet de l’ouragan Irma qui a frappé les Caraïbes et le Sud des Etats-Unis d’Amérique. Dans la journée, le Dg sortant ne donnait pas l’impression d’être informé de son limogeage dans la nuit. Néanmoins, la surprise ne sera pas que mauvaise, parce que si cadavres il y a dans les placards, ils ne datent pas de son époque. En effet, Aliou Sall ne va pas arriver dans une maison qui connaît la dèche, tout au contraire. Quelle que soit la nature des reproches qui peuvent être adressés à Thierno Seydou Niane, le Dg sortant de la Cdc, on ne peut pas dire qu’il n’a pas eu une gestion de bon père de famille du patrimoine de la Caisse des dépôts. Quelques chiffres le prouvent d’ailleurs de manière plus qu’éloquente.
On a ainsi pu noter que depuis 2012, avec l’arrivée du Dg Niane, la Cdc a vu ses ratios s’apprécier positivement, et avec une nette amélioration. Ses fonds propres s’établissent à plus de 3,5 milliards F Cfa, contre 1,28 milliards F Cfa en fin 2012, soit une hausse cumulée de plus de 162%. Son bilan également a connu une bonne croissance, et atteint un total de près de 130 milliards en 2016 contre 69 milliards en 2012. Le niveau des participations dans 16 sociétés évoluant dans plus de 10 secteurs d’activités différents (énergie, transport aérien, énergies renouvelables, assurance, banque, tourisme, agriculture, télécommunication, santé, habitat social, pharmacie, entre autres), a atteint environ 75 milliards de F Cfa.
Par ailleurs, dans son programme d’investissement, la Cdc a engagé plusieurs projets structurants d’envergure. Il s’agit notamment du programme immobilier de Bambilor, de celui des Mamelles, de l’énergie solaire, ainsi que du projet Sarraba Club Med : d’un coût global de 41,3 milliards F Cfa, et qui concerne la construction d’un village de vacances sur un terrain de 30 ha sur la Petite-Côte. Il sera réalisé dans le cadre d’un partenariat entre la Caisse, des partenaires institutionnels, privés nationaux et étrangers, parmi lesquels le Club Med.
Il y a également le projet Parenterus, et qui concerne la construction d’une unité pharmaceutique spécialisée dans la production et la commercialisation de solutés de perfusion au Sénégal et dans la sous-région. D’un coût global de 4,3 milliards, l’unité sera réalisée en partenariat public-privé avec le Fonsis et d’autres privés sénégalais et étrangers. Il y a enfin, le gros projet de la future compagnie aérienne Air Sénégal SA, qui sera le pavillon aérien national phare, au nom de l’Etat. La nouvelle compagnie déjà créée et dont la Caisse des dépôts est seule actionnaire, est en train de mettre en place ses structures et ses activités vont démarrer en décembre.
En plus de ces importants investissements, la Cdc participe fortement, bien que de manière discrète, au financement de l’Economie nationale de manière globale. Ainsi, l’institution souscrit régulièrement aux Appels publics à l’épargne lancés par l’Etat du Sénégal. De 2011 à 2016, la Cdc a souscrit à 5 émissions de l’Etat du Sénégal pour un montant global de 4,4 milliards F Cfa et deux (2) bons du Trésor pour 3,4 milliards F Cfa, ce qui porte son niveau de participation aux appels publics à l’épargne à 7,9 milliards sur 6 ans.
Il y a également une importante activité de rachat de créances publiques, pour un montant cumulé de plus de 20 milliards entre 2012 et 2016.
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