Au Burkina Faso, environ 2 000 personnes ont manifesté le 29 septembre dans la ville de Réo, d’où est originaire Djibrill Bassolé, l’ex-ministre des Affaires étrangères sous Blaise Compaoré, pour réclamer sa libération, deux ans après son incarcération dans le cadre de l’enquête sur le coup d’Etat de septembre 2015 sous la transition. «Trop c’est trop, justice pour Djibrill Bassolé !», ont scandé les marcheurs dans les rues de la ville. Pour les organisateurs de la marche, la justice burkinabè a franchi la ligne rouge et ils entendent accentuer la lutte pour obtenir la libération de l’ex-ministre des Affaires étrangères, détenu selon eux grâce à des «intrigues politico-judiciaires».
Vêtues de t-shirts rouges à l’effigie de l’ex-ministre des Affaires étrangères sur lesquels on pouvait lire «Justice pour Djibrill Bassolé», les populations de Réo ont marché pour exiger sa libération. «Même quand on attrape un voleur, on le juge et lui on ne veut pas le juger, s’emporte une manifestante. Et il ne se passe rien, il est toujours emprisonné». «On veut une justice impartiale, qu’on traite tous les Burkinabè sur le même pied parce que Djibrill est emprisonné depuis deux ans. S’il est coupable, qu’on le condamne, s’il n’est pas coupable, qu’on le libère. Mais si on le garde injustement, ce n’est pas bon», estime un autre manifestant. Dénon­çant les rejets des demandes de mise en liberté provisoire, les manifestants qualifient d’arbitraire la détention de Djibrill Bassolé, deux ans après son incarcération à la Maison d’arrêt et de correction des armées pour son implication présumée dans le putsch raté de septembre 2015.
Au micro, un soutien de Bassolé rappelle que des demandes de liberté provisoire ont été faites, sans succès. Alors que l’ex-ministre a fait plusieurs séjours à l’hôpital pour des problèmes de santé. Les manifestants ont remis un message au haut-commissaire de la province du Sanguié qui a promis de le transmettre aux premières autorités du pays.
Rfi