Dans le classement Doing Business de cette année, le Sénégal a gagné 7 places en se classant à la 140e place. Cette performance est le résultat d’un certain nombre de mesures initiées par le gouvernement et dont les effets commencent à se faire sentir. Selon le Directeur général de l’Apix, les créations d’entreprises ont augmenté de 54% grâce à ces réformes.
Le Sénégal a gagné 7 places dans le classement du Doing Business 2017. Quels sont les efforts qui ont été faits pour aboutir à ce résultat et qu’est-ce qui reste à faire ?
Le Sénégal a démontré sa capacité de proposer des feuilles de route de réformes justes qui, si elles sont déroulées, rapportent des gains pour l’environnement des affaires. Les réformes qui ont été proposées par l’équipe sénégalaise sont au nombre de 25. 9 nouvelles mesures, 3 mesures de correction de données et 13 anciennes mesures à finaliser. Nous avions comme objectif de dérouler ces mesures et d’impacter au moins 5 indicateurs du Doing Business qui portent sur 11 indicateurs. Dans ces indicateurs, nous avons impacté la création d’entreprises. C’est-à-dire la façon de créer une entreprise ou une société à responsabilité limitée. En la matière, ce qui a été fait, c’est qu’on a réduit les émoluments des notaires. On a travaillé sur les droits d’enregistrement et aussi, nous avons impacté l’indicateur sur le transfert de propriété. Cela veut dire, la réduction de moitié des taxes sur les mutations en cas d’achat d’immeubles. Le Sénégal a aussi travaillé sur la suppression du salaire du conservateur en cas de transfert de propriété. Nous avons aussi impacté l’indicateur accès à l’électricité du point de vue du coût. Le président de la République a consenti la baisse de l’électricité de l’ordre de 10%. C’est un élément important qui permet d’améliorer la façon de faire des affaires, parce que ça réduit les coûts liés à l’électricité. Le Sénégal a aussi conduit des réformes pertinentes qui ont permis de réduire le nombre de coupures. Le taux de disponibilité de l’énergie électrique au Sénégal a été nettement amélioré. Nous sommes passés aujourd’hui, a moins de 50h de coupures par année, alors qu’on était à 200 h ou plus dans un semestre il n’y a pas longtemps. Donc, l’indicateur accès à l’électricité a été aussi amélioré. Nous avons aussi travaillé et impacté l’indicateur sur l’exécution des contrats. Quand il y a des conflits commerciaux, il faut mener des schémas de transaction pour aller vers des schémas de consensus au lieu d’aller dans des tribunaux classiques. On a aussi amélioré l’environnement des affaires sur le raccordement à l’eau. C’est la réforme de la Sde. C’est une mesure de correction, parce que la mesure avait été déroulée l’année dernière, mais les auditeurs de la Banque mondiale avaient jugé que la mesure n’était pas effective pour impacter la façon de faire des affaires au Sénégal. Au total, on a impacté cinq indicateurs réels de réforme et procédé à une correction de réforme sur le 6e indicateur. Le Sénégal a déroulé 5 réformes. On est le 5e meilleur réformateur en Afrique et le seul pays africain qui progresse dans les réformes depuis 2014. En octobre 2014, le Sénégal était classé 178e. Aujourd’hui, on est 140e et l’année dernière, on avait consacré notre entrée sous le cap des 150e. Et quand on rentre dans le cap des 140e, on est une économie qui peut prétendre à l’émergence du point de vue de l’attractivité.
Quels sont vos objectifs en 2018 ?
En 2018, l’objectif du Sénégal, c’est de continuer la progression dans les indicateurs. J’ai indiqué plus haut qu’il faut réduire les délais, aller vers plus de célérité par la mise en place du télépaiement, qu’on puisse être capable de le faire par la dématérialisation. Quatre modules de réforme, simplification et dématérialisation des procédures administratives, continuer à fixer un cadre juridique harmonisé, compétitivité et réduction des coûts des facteurs de production, l’électricité, l’eau, le Code du travail. Et le 4e module, c’est la promotion de l’investissement productif. On a aussi raccordé une nouvelle disposition majeure, ce sont les réformes Xxl pour l’investissement. Ce sont les zones économiques spéciales intégrées. C’est là où il faudra travailler. La protection des investisseurs, la loi sur le tribunal de commerce a été votée cette année et il faut installer ces tribunaux, éliminer tout ce qui est disposition permettant aux contentieux commerciaux d’aller dans des procédures longues et qui prennent trop de temps. On a mis en place une feuille de route et les mesures sont déroulées par l’ensemble de l’Administration.
Est-ce que vous avez une idée sur ce que ces reformes ont induit en termes de création d’entreprises, de richesses et d’emplois ?
La progression de l’investissement privé d’année en année le montre. Entre 2015 et 2016, on a fait un bond de 12% sur les investissements privés. Entre 2014 et 2015, on avait fait un bond de 11%. Entre 2013 et 2014, on avait fait un bond de 9%. C’est ça la progression de l’attractivité des investisseurs. Le nombre d’entreprises créées à l’Apix a progressé de plus de 54%. La création d’emplois a aussi progressé, mais l’indicateur majeur, c’est le nombre d’investisseurs qui rentrent dans le pays ou le nombre d’investisseurs locaux qui sont porteurs de projets et qui arrivent à les créer.