Nejib Ayed, directeur du Festival : «L’inspiration militante de Jcc s’est un peu émoussée»

«Les Jcc, doyen des festivals africains et arabes, restent une plateforme incontestable pour la promotion des cinématographies pour lesquelles elles ont été dédiés : les cinématographies africaines et arabes. Son inspiration militante s’est certes peu émoussée, eu égard au désenchantement ambiant dû à la politique minimaliste de la plupart des gouvernements africains et arabes en matière de cinéma. Mais les Jcc restent un atout-maître dans cette bataille, comme elles l’ont été pendant des décennies. Il suffit d’y croire. Et j’y crois fermement !
Je crois que nous devons revenir aux objectifs fondamentaux des Jcc qui sont plus que jamais d’actualité : la promotion des cinématographies et des films africains et arabes, en renforçant les compétitions, en rétablissant les compétitions des films documentaires, en doublant les prix, en multipliant les focus sur les expériences innovantes. Nous devons aussi favoriser la mise en réseau des opérateurs du secteur en vue d’être une vraie force de proposition. A tout cela doit s’ajouter l’organisation de débats innovants et utiles à la profession et aux cinéphiles. Les Jcc seront également un festival tricontinental, faisant la part belle aux cinématographies d’Asie et d’Amérique latine, extrêmement vivantes…»

Lamia Belkaied Guiga, Déléguée générale du festival
«Les Jcc donnent à voir de nombreux films parfois exclus des écrans d’ail­leurs»
«(…) Les films de cette 28e session des Jcc reflètent la vie dynamique du cinéma africain et arabe ; un cinéma porteur d’un nouveau souffle, concurrentiel de n’importe quel produit venu d’ailleurs. Elles (les Jcc) ont acquis leur légitimité par leur qualité artistique et technique et par la reconnaissance internationale sans conteste des professionnels. Ce qui leur a valu d’être couronnées dans les plus grands festivals. Les Jcc, depuis leur création, donnent à voir de nombreux films parfois exclus des écrans d’ailleurs, et qui auront l’occasion comme d’habitude de se confronter au public averti, cinéphile et exigeant…»

Ousmane William Mbaye, réalisateur : «La sélection de mon film à Carthage est une belle reconnaissance»
«Je viens à Carthage avec beaucoup d’enthousiasme et de bonheur. C’est une belle reconnaissance d’être sélectionné… Kemtiyu Séex Anta n’étant pas sélectionné l’année dernière, le fait de l’avoir été cette année est (…) ma victoire et ma fierté. Puisque les Jcc sont un grand moment de cinéma. J’ai eu des années de gloire ici à Carthage avec mon film Président Dia, qui a reçu le Tanit d’or en 2012 (la plus grande récompense pour chaque catégorie des films aux Jcc, Ndlr). Mon premier court métrage, Doomi Ngacc (“L’enfant de Ngatch”), réalisé en 1979, a remporté le Tanit de bronze la même année… Carthage et le Fespaco sont, pour moi, les festivals les plus importants.»