Pour un budget 2016 d’investissement calé à 1 milliard 348 millions de francs Cfa, les dépenses d’investissement payées se sont retrouvées à 141 millions 517 mille au 31 décembre 2016. Un faible taux d’exécution auquel ont demandé de remédier des conseillers municipaux lors du vote du compte administratif samedi. La Ville, en espérant un rééquilibrage, a affirmé faire mieux en décrétant 2018, «année de l’investissement», non sans corréler cette faiblesse de l’investissement au caractère dégressif de la patente payée par les entreprises sises dans la ville.
Des conseillers municipaux de Rufisque ont soulevé samedi, la faiblesse de l’investissement au niveau de la mairie ville, appelant dans la lancée l’équipe municipale à rectifier ce fait qui perdure depuis des années. «A titre d’exemple, 141 millions seulement en investissement à la date du 31 décembre 2016, alors que les prévisions lors du vote du budget dépassaient largement ce chiffre. Chaque année c’est la même situation que nous vivons ; il est tant que nous nous y penchons pour assurer un investissement à la hauteur du budget de la ville», a relevé l’un d’eux se fondant sur le compte administratif 2016 soumis au vote des conseillers en ce jour de session. Donnant les raisons de ce faible investissement, le porte-parole du maire, Amadou Sène Niang, a soulevé le manque de moyens consécutifs à un recouvrement en dessous des attentes. «En 2015, nous avons recouvré comme contribution à la patente 2,9 milliards, alors qu’on avait prévu 3,9 milliards, 136 millions pour le foncier bâti, alors que les attentes étaient de 596 millions. Pour 2016, la patente était de 3,3 milliards sur une prévision de 4,9 milliards et la recette sur le foncier bâti 105 millions pour une prévision de 546 millions», a-t-il expliqué, faisant savoir que «ces deux éléments (contribution à la patente et taxe sur le foncier bâti) représentent près de 95%» des revenus de la ville. «Il nous est difficile de porter des investissements face à la dégressivité de la patente sciemment orchestrée par des entreprises implantées à Rufisque», a fait remarquer lors de la session, Daouda Niang, maire de la ville, relevant à titre d’exemple la Senelec passée d’une patente de «1 milliard 700 millions à 700 millions en quelques années». «Mon combat c’est que l’imposition à ces sociétés se fasse dans les règles pour que la ville puisse disposer de toutes ces recettes pour assurer un investissement à la hauteur des populations», a éclairé en ce sens l’édile, avec grand optimisme du fait de l’accompagnement de la Direction générale des impôts et domaines (Dgid). El Hadji Gorgui Touré, adjoint au payeur, a embouché la même trompette. «Le problème de la ville de Rufisque ce n’est pas le recouvrement, car nous atteignons plus de 95% des impôts enrôlés surtout pour la patente ; c’est plutôt la dégressivité de l’imposition et sur ça, il n y’a aucun moyen pour le Trésor public de modifier cela», a-t-il laissé entendre, tout en saluant la gestion actuelle. «De 2015, année à laquelle la ville a eu à bénéficier d’une subvention (de près d’1 milliard pour la prise en charge de sa masse salariale de l’Etat), à 2016, nous avons constaté qu’il y a beaucoup de restitution qui lui ont permis de faire face à ses dépenses. Aujourd’hui, on peut dire que les finances de la ville sont en train d’être assainies et se portent globalement bien», a-t-il apprécié. Le payeur a aussi dédramatisé sur la faiblesse de l’investissement soulevé par des conseillers municipaux. «Si une collectivité, qui sort des difficultés à hauteur d’un milliard francs, parvient à faire des efforts d’investissement à hauteur de 12,2% de son budget, je pense que c’est à saluer», a-t-il assuré, tout en demandant à l’équipe municipale de perpétuer ces efforts.
Daouda Niang s’est dit être dans cette dynamique pour l’année 2018. «Macky Sall a fait de 2018, l’année du social pour le Sénégal, moi je fais de 2018, l’année de l’investissement pour la ville», a assuré le maire de Rufisque.
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