La semaine dernière, des terroristes ont été arrêtés à Dakar. Est-ce qu’on peut dire que le Sénégal est dans le viseur des djihadistes ?

Ecoutez, le Sénégal est déjà menacé depuis longtemps. Rien que la proximité avec le Mali qui est infesté de groupes terroristes est porteuse de dangers potentiels pour le Sénégal. Certains spécialistes révélaient qu’il y a des cellules dormantes dans le pays. L’arrestation d’un certain nombre de terroristes prouve qu’il y a maintenant l’existence de forces terroristes au Sénégal. N’eut été la perspicacité de nos Forces de l’ordre avec la police et la gendarmerie, des services de renseignement et peut-être de la coopération internationale, le Sénégal aurait été aujourd’hui dans la tourmente au même titre que le Mali. Mais Dieu merci, les Forces de sécurité de ce pays jusqu’à présent arrivent à nous préserver de ce désastre.

Avec la configuration que vous dressez, peut-on dire que le Sénégal est vulnérable ?
Le Sénégal est vulnérable parce que c’est un pays en voie de développement, qui a des moyens limités. Avec la porosité des frontières, le pays peut être infiltré. Evidemment, nous avons un service de renseignement performant et une Armée bien vaillante, mais cela ne suffit pas. Nous n’avons pas assez de moyens pour nous mettre suffisamment à l’abri. D’ailleurs, aucun pays du monde n’a les moyens de se mettre définitivement à l’abri du terrorisme. Les terroristes frappent n’importe où et n’importe comment. Ils sont tellement imprévisibles qu’il est difficile de les arrêter, de les éviter complètement et définitivement.

Vous avez cité un certain nombre d’organisations terroristes comme Ansar dine, Mujao, Aqmi ou Boko haram qui sévissent dans la sous-région. Est-ce qu’on pourrait avoir ce type d’organisations au Sénégal ?
Pour l’instant, on ne les a pas (rires). On pourrait les avoir si les autorités baissent la garde. Il faut absolument que les Forces de l’ordre et les autorités politiques continuent à travailler. En quoi faisant ? Je parle de la vigilance, de la manière à faire fonctionner les services de renseignement et à être attentifs à tout, mais il faut aussi que les populations collaborent dans le renseignement. Pour être complètement efficace, il est nécessaire que le renseignement bénéficie de la collaboration des populations.

On voit souvent des rapports heurtés entre les populations et les Forces de l’ordre. Ne sont-ils pas sources de problèmes dans la lutte contre la criminalité ?
Des rapportés heurtés entre populations et Forces de l’ordre ne sont pas une bonne chose pour assurer une sécurité pleine et entière. Il faudrait à l’avenir travailler à améliorer les relations entre les populations et les Forces de l’ordre.

Vous avez également indiqué que l’exploitation du pétrole pourrait nuire à la pêche. Expliquez-nous comment…
Effectivement parce que cela va avoir des répercussions sur le plan écologique où certains stocks de poissons ou de ressources halieutiques risquent d’être affectés par les émanations de l’exploitation du pétrole. Le fioul n’est pas bon pour les poissons. Donc, le pétrole peut être une menace à l’exploitation de la pêche parce que cela va affecter l’environnement.