Monsieur le président de la République du Sénégal, six (6) ans après une décision de justice qui les rétablit dans leurs droits, après avoir été spoliés de leur terrain Tf 1138 R par l’Etat, les travailleurs des Ics attendent toujours leur dédommagement.

Monsieur le président de la République,
S’estimant totalement lésés et sans aucune possibilité d’être rétablis dans leurs droits, autre que de compter sur votre prise en main de ce dossier, les travailleurs des Ics, victimes d’une expropriation de leur terrain, Tf 1138 R, de 16 hectares sis à Kounoune dans le département de Rufisque pour cause d’utilité publique, se rappellent une fois de plus à vos souvenirs pour une indemnisation définitive et totale.
En effet, conscients que leur pays est un Etat de droit et que les objectifs qu’il s’est fixé pour son développement ne sauraient être atteints sans un respect par les citoyens des principes de gouvernance judicieuse, les travailleurs des Ics s’étaient résolus à accepter, contre leur gré, la décision d’expropriation prise par l’Etat pour permettre la réalisation d’une centrale électrique sur un site mitoyen au leur, acheté pour les besoins d’habitation sociale au prix d’énormes sacrifices…
Monsieur le Président, en acceptant cette décision lourde de conséquences pour les pères de famille qu’ils sont et pour les membres de leur famille, les travailleurs des Ics estimaient avoir pris la bonne attitude (le respect des lois et règlements de la République). En conséquence, ils espéraient en retour que leur Etat, fort de ces mêmes lois et règlements, les dédommagerait à hauteur du préjudice subi.
En vertu du caractère social de la République, sous-tendu par le respect des libertés fondamentales et des droits du citoyen comme base de la société sénégalaise, les membres de la coopérative des travailleurs des Ics en appellent à l’autorité du président de la République que vous êtes pour que justice leur soit rendue sans langueur. Cette attente dont le bien-fondé a été attesté en 2012 par les instances judiciaires dont l’Agence judiciaire de l’Etat est tout à fait légitime. Depuis lors, malgré cette décision de justice et une volonté affichée de l’Agent judiciaire de l’Etat, les travailleurs éprouvent toutes les difficultés pour se faire indemniser. Aujourd’hui, le projet de construction d’une cité des travailleurs des Ics est complètement à vau-l’eau, car ne pouvant plus compter sur la solidarité et la mutualisation des moyens. En effet, 80% des coopérants en vie sont à la retraite, démunis et 20% sont décédés.
Monsieur le président de la République, en décidant, sur la base du budget 2018, d’imprimer un cachet social à la politique économique du gouvernement, vous ne manquerez pas sans douter de tenir compte de la situation de tous ces travailleurs qui ne souhaitent pas vivre avec le sentiment d’être des indigents broyés par un Etat tout puissant. Sous ce rapport, les travailleurs gardent l’espoir que cette fois-ci, leur cri du cœur vous parviendra et qu’un dénouement heureux et définitif s’ensuivra.

Le Président de la coopérative d’habitat des Ics
Abdoulaye SAGNA mfaye6512@gmail.com