PANEL – Régulation des marchés publics : Birahim Seck dénonce la présence de Saër Niang à l’Armp

«Le système des marchés publics ne fonctionne pas comme il se devait avec à la tête le directeur de l’Armp. Sa présence, du fait de son illégalité, affaiblit tout travail, toute activité de régulation», a fustigé hier Birahim Seck, membre du Forum civil. Il participait à un panel sur la lutte contre la corruption, organisé par la Raddho.
Birahim Seck, membre du Forum civil, qui intervenait hier, à un panel sur la lutte contre la corruption, organisé par la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (Raddho), a jeté un regard critique sur la présence de M. Saër Niang à la tête de l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp). «Le système des marchés publics ne fonctionne pas comme il se devait avec à sa tête le directeur général de l’Armp. Son mandat est fini. Sa présence, du fait de son illégalité, affaiblit tout travail, toute activité de régulation», dénonce M. Seck. Il en veut pour preuve «certains marchés qui sont extirpés du champ de contrôle de l’Armp, à l’exemple des cartes d’identité biométriques». A ses yeux, «le directeur général n’a pas ce poids, ni la légitimité. Il n’est plus légal pour faire ce travail». Il n’a pas manqué d’indexer les marchés clés en main. «La plupart des contrats que l’on a aujourd’hui, c’est par le biais de ces marchés-là où l’Etat va emprunter à travers une entreprise qui va se liguer avec des banques pour venir nous prêter avec des taux qui ne sont pas concessionnels. Ce qui grève davantage nos ressources», déplore ce membre du Conseil d’administration du Forum civil. A son avis, «aucun des principes n’est respecté à travers les contrats qui sont passés, surtout par des contrats de clés en main».
Face à cette situation, estime Birahim Seck, les organisations de la société civile ont un très grand rôle à jouer. «Les organisations de la société civile sont dans l’obligation de rendre compte de leur représentation au sein des institutions étatiques. On se rend compte que le système des marchés est tellement gangréné par la fraude qu’aucune organisation représentée au niveau des conseils ne lève le doigt pour avertir ou alerter la population», peste-t-il. Il est convaincu que toute la dette qui est présentée et évaluée par le Fonds monétaire international (Fmi) est dépensée à travers les différents types de marchés. A l’en croire, personne ne peut dire aujourd’hui à travers ces marchés clés en main «combien nous a coûté le Centre international de conférences Abdou Diouf de Diamniadio. Cela pose problème».
Un clin d’œil à la presse. «Aujourd’hui, la presse est un instrument de promotion de la bonne gouvernance. Elle n’est plus conçue comme un acteur de média. Les journalistes font leur travail, mais il y en a parmi eux qui ne le font pas», dixit-il. Il demande en outre aux dirigeants de la presse de faire des déclarations de patrimoine pour que «chacun sache d’où ils tirent leurs revenus». «Il faut oser, osons», martèle-t-il.
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