Le Président de Rewmi ne laisse pas aux Apéristes le temps de respirer. Alors que les partisans de Macky en sont encore à disserter sur sa proposition de débat avec le chef de l’Etat, que Idy ouvre un nouveau front. Profitant, si l’on peut dire, de l’entente retrouvée entre Dakar et Nouakchott, et des accords signés lors de la visite de Macky Sall dans la capitale mauritanienne la semaine dernière, il en profite pour se «forer» un trou dans le débat sur la gestion des hydrocarbures dans ce pays. Et il demande, en plus de la transparence, au chef de l’Etat de faire montre de hauteur. Le Quotidien publie ci-dessous, in extenso, la lettre ouverte de Idrissa Seck à Macky Sall.

Mbacké Kadior, mercredi 14 février 2018 Monsieur le Président de la République,
Par souci de transparence, je vous invite respectueusement à publier, sans délai, l’accord bilatéral sur le gaz signé avec la Mau­ritanie. Cet accord n’a rien de confidentiel. Une fois l’accord publié, les spécialistes en la matière pourront dire, en connaissance de cause, si «vous travaillez dans l’intérêt des Sénégalais» comme vous l’avez clamé à Nouakchott.
Le contexte de la signature de cet accord, n’a pas été serein. En effet, la signature de cet important accord bilatéral s’est faite dans la précipitation, dans l’urgence et dans l’émotion. Ce qui souvent, ne garantit pas les meilleurs résultats dans des tractations de cette importance. Un accord bilatéral de cette complexité exige une préparation et un processus de décision minutieux.
Par ailleurs, vous avez refusé, M. le Président, d’annuler le permis octroyé à  Petrotim, qui est entaché d’irrégularités établies. Pire, vous l’aviez reconduit précipitamment sur présentation de votre ministre Aly Ngouille Ndiaye de façon surprenante, improductive de recettes pour l’Etat et risquée. Risquée car porteuse de poursuites judiciaires futures autour des ‘’droits’’ et ‘’titres’’ octroyés qui ont pour substrat des actes susceptibles d’invalidation. Cela ne protège pas les intérêts des 15 millions de Sénégalais sauf de deux d’entre eux : vous-même et votre frère.
Je vous renouvelle mon invitation à vous pencher sur les intérêts supérieurs de notre peuple dont vous ne semblez plus percevoir la détresse et l’indignation du fait de l’épaisse fumée noire que vos proches dressent suicidairement entre vous et vos compatriotes, paysans, enseignants, étudiants… L’un de ces derniers m’a dit ceci : «Macky Sall fait tout ce qu’il peut mais il peut peu» car il a fermé son accès à la vérité.
Pour conclure, permettez-moi de partager avec vous cette sagesse peulh, apprise à Médinatoul Houda,  dans le Velingara : le bon chef doit porter deux noms : Togneta (Celui qui ne fait pas outrage) et Yoftatako (Celui qui ne se venge pas). Cela vous aurait évité le portrait que fait de vous Monsieur Boubacar Sadio, Com­missaire de Police divisionnaire de Classe exceptionnelle, ancien Directeur général adjoint de la Police nationale.
Respectueuse considération.

Idrissa SECK – Président de Rewmi