KOUNOUNE – Prolongation de la mort de l’entrepreneur Makha Basse : Une ancienne histoire d’expropriation refait surface à la Cité Douanes

Après le tragique épisode du 14 février ayant entraîné le meurtre de l’entrepreneur Collé Diakhaté et le suicide de son bourreau Makha Basse, la Cité Douanes de Kounoune refait la Une de l’actualité. Des femmes propriétaires de maisons inachevées sur le site se sont réunies en collectif pour se faire entendre. Les promoteurs du site ont, selon elles, «indument pris leurs maisons pour les intégrer dans la cité en construction».
Leur désarroi s’est vu amplifier avec la mort épouvantable de l’entrepreneur Makha Basse qui avait en charge la construction de la cité. «Nous avions parlé avec Makha Basse qui nous avait promis d’entamer des discussions afin de trouver une solution», a lancé la sexagénaire Kiné Faye, parlant au nom des femmes. «Depuis 2013, des femmes ont épargné pendant des années pour espérer détenir une maison et voient une personne venir leur ravir le fruit de leurs économies, c’est difficile», a-t-elle poursuivi, faisant savoir que leurs constructions ont été démolies depuis 2013 par les promoteurs de la cité. «La première personne que nous interpellons, c’est Ousmane Cissé, mais aussi Lamine Touré qui sont des douaniers retraités. Nous sommes allés jusqu’à la direction de la Douane pour nous plaindre et les gens là-bas nous ont dit qu’ils ne connaissent rien de cette cité», a assuré la dame.
Pour Ndèye Mbaye, membre du collectif, le combat va être poursuivi «par tous les moyens». «Nous n’allons pas lâcher prise parce qu’on a consenti beaucoup de sacrifices pour avoir ces maisons qu’ils nous ont volées. Tout ce que cela demandera, nous allons le déployer. Si ce n’est pas nous, personne d’autre n’habitera ces maisons», a-t-elle juré.
Au nombre des 183 victimes de ce fait d’expropriation, des hommes aussi. «Nos dossiers sont en justice depuis 2013 et rien n’a bougé depuis lors. Nous demandons aux hautes autorités de l’Etat de se pencher sur ce problème avant qu’il ne dégénère», a alerté de son côté Dame Guèye, membre du collectif.
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