La majorité des pays africains n’ont pas encore opéré le passage de la Télévision de l’analogie au numérique. Des pays comme le Rwanda, l’Afrique du Sud, le Maroc ou encore l’Algérie constituent les exceptions. Ce constat est fait par les membres de l’Union africaine de radiodiffusion (Uar) au cours de la 11e Assemblée générale ouverte lundi dernier à Kigali, au Rwanda. La date de 2020 reste la nouvelle date de passage pour l’ensemble du continent.

Le 17 juin 2015, une trentaine de pays africains étaient censés muter vers une diffusion numérique terrestre de la télévision, selon l’engagement pris en 2006 devant l’Union internationale des télécommunications (Uit). Sur une vingtaine de pays qui ont entamé le processus, seuls cinq pays auront procédé à leur Dso (Digital switch over : coupure du signal analogique et passage exclusif au signal numérique) en juin 2015 : Île Maurice, Tanzanie, Rwanda, Malawi et Mozambique. Des poids lourds du continent dotés d’un secteur médiatique très dynamique demanderont un délai. Le Kenya, emmêlé dans des procédures judiciaires entre l’Etat et les groupes de médias nationaux, envisagera décembre 2015, le Nigeria décembre 2016 pour le passage à la Tnt. Même l’Afrique du Sud avait prévu son Dso qu’en 2017. La date de 2020 devient finalement la nouvelle date de passage pour l’ensemble du continent.
Près de 3 ans après, le constat est quasiment le même. L’Afri­que a du mal à franchir le cap. Le réseau Tnt a toujours du mal à prendre son envol dans le continent. C’est le constat fait par les membres de l’Union africaine de radiodiffusion (Uar) au cours de la 11e Assemblée générale ouverte lundi dernier à Kigali, au Rwanda.

Le Sénégal sur la bonne voie
Dans le lot, le Sénégal reste un bon élève et affiche des résultats satisfaisants, selon Amadou Diop, expert du Comité national de transition vers le numérique (Con­tan) et Directeur général de la Télédiffusion du Sénégal/Sa (Tds/Sa). Chargé de piloter le projet de multiplexage et du transport, mais également de l’exploitation commerciale de la diffusion des chaînes de télévision au Sénégal, M. Diop se réjouit du travail accompli au Sénégal depuis près de trois ans. Citant le Sénégal comme un exemple en Afrique, le Dg de la Tds/Sa prédit des lendemains meilleurs pour l’avenir de la Tnt au Sénégal.
Toutefois, les difficultés demeurent cependant spécifiques de pays en pays. Au Mali, par exemple, on évoque un problème lié à l’instabilité politique, mais également à l’insécurité avec les derniers attentats terroristes perpétrés dans le pays.
A propos du Ghana, le processus, qui a débuté il y a 5 ans, a franchi un pas de géant et devrait s’achever d’ici septembre, a confié le ministre de la Com­munication qui a fait le déplacement à Kigali. Seule autorité à avoir participé au forum durant les deux premiers jours, George Andah a tenu à faire part des intentions de son pays pour le passage à la Tnt.
Le bilan reste quand même satisfaisant dans d’autres pays comme le Rwanda, l’Afrique du Sud, le Maroc ou encore l’Algérie.
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