Sortie de son album «Bandirabé» : Coumbis Sorra, bouclier des enfants contre les violences

Artiste engagée pour la cause des couches vulnérables de la société, Coumbis Sorra milite dans son premier opus «Bandirabé», pour le bien-être des enfants victimes de violences et dit non aux mutilations génitales des jeunes filles.
Sorti à la veille du 8 mars, le premier album de Coumbis Sorra, «Bandirabé» (la famille, les amis en langue peul), est une invite à revisiter les valeurs traditionnelles. C’est aussi et surtout un plaidoyer, à travers ces huit (8) titres, pour la protection des enfants victimes de violences de toutes sortes et de mutilations génitales chez les filles.
Issue d’une famille griotte de la Casamance et d’une mère peulh, Coumbis Sorra propose un produit métissé en phase avec ses origines. En effet, chanter en wolof, bambara et peulh et ouvert au reste du monde à travers le français et l’anglais, pour au finish proposer un cocktail d’afro mandingue teinté de blues folk jazzy. A travers son premier produit, Coumbis entend redonner de l’espoir à la jeunesse. «J’espère que le souffle de ma voix peut aider la jeunesse africaine à garder espoir et la ramener à l’essentiel», dira-t-elle. Engagée dans ses textes, la chanteuse, qui a fait ses débuts dans le hip hop, développe divers thèmes.
Dans le titre éponyme de l’album, «Bandirabé», Sorra appelle les jeunes à ne jamais perdre de vue leurs valeurs et traditions. A cette même jeunesse, l’auteure compositrice invite, à travers des sonorités africaines et occidentales, à faire preuve de patience, à ne jamais se décourager et à privilégier le travail pour réussir dans la vie, avec le titre «Door Waar» (Travailler).
En plus de cela, on a «Save the children» (protéger les enfants) qui constitue un cri du cœur et un combat qu’elle mène à travers son association du même nom en wolof, «Aar goune yi». Cette dernière œuvre pour le bien-être des tout-petits par des dons et actes de bienfaisance.
En chantant en wolof et en anglais avec la participation d’enfants, Coumbis Sorra dénonce les violences dont les enfants sont victimes. D’ailleurs, elle dit non aux mutilations génitales des jeunes filles à travers «Excision». Une pratique qu’elle qualifie «d’affreuse» et dont elle n’est personnellement pas victime. Mais, elle a connu l’atrocité du phénomène par le biais d’une amie touchée par cette pratique. Tradition n’est pas toujours sagesse dira-t-on.
En outre, la chanteuse interprète «Mansana Cissé», un chant mythique manding, cuisiné à la sauce wassolo (instrument) avec une pointe de note blues. Pour rappeler par ce classique, l’absurdité que constitue la vie. «Chaque instant où nous cédons à nos passions, nous nous approchons un peu plus du terme de notre destin commun : la mort.»
A travers le titre «Sy Sawandé», la chanteuse rend hommage à ses ancêtres dans une pure tradition de griot avec une voix pleine d’émotion. Elle se demande par la suite «sur qui compter» par ces temps où «les gens sont devenus hypocrites…», avec le titre «Diamono J», c’est-à-dire : de nos jours.
Coumbis Sorra termine par une note triste en se remémorant les ancêtres déportés pour être vendus comme esclaves avec le titre «Gorée», qui était l’un des lieux de déportation de ceux qui constituent aujourd’hui une grande partie de la diaspora.
Stagiaire