Le Parti pour l’action citoyenne (Pac) n’est pas satisfait de l’audit du fichier électoral. Bruno D’Ernevile et ses camarades qui étaient en conférence de presse estiment que le rapport des experts de l’Union européenne n’a pas répondu aux questions essentielles soulevées par l’opposition, à savoir le nombre de personnes «affectées dans d’autres centres ou circonscriptions de vote», des personnes qui ont utilisé de «faux extraits» de naissance ou certificats de naissance pour s’inscrire, celles qui ont utilisé de «faux doigts ou fausses photos», etc. A l’image de Abdoulaye Wade, le Pac parle d’une «démarche scientifique douteuse» des auditeurs en ce sens qu’il n’a pas fait de précision sur l’échantillonnage. M. D’Erneville remet en cause, par conséquent, «la sincérité des données inscrites». «Les chiffres donnés par l’audit du fichier ne correspondent pas à ceux donnés par la Cena. Il y a des écarts impressionnants de plus de 625 mille 960 voix. Ce chiffre pourrait avoir voté lors des Législatives sans être comptabilisé officiellement parmi les votants», dit-il. Et puisque le rapport reste «muet» sur ce point, le Pac considère que «des cartes ont été distribuées en dehors des commissions administratives sans contrôle biométrique».
Par ailleurs, le bureau politique du Pac a donné mandat à son président d’intégrer l’Initiative pour des élections démocratiques (Ied). Toutefois, Bruno D’Erneville et Cie approuvent la recommandation du rapport d’utiliser les registres d’état civil au lieu de procéder à des audiences foraines ou l’utilisation simple des extraits de naissance. Cependant, ils exigent le respect de la loi électorale en matière de contrôle des commissions, l’utilisation de la biométrie pour le retrait des cartes et pour le vote des électeurs, la création d’une Haute autorité indépendante pour la supervision des élections en lieu et place de la Cena et la mise en place des commissions administratives dans toutes les représentations diplomatiques et consulaires.
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