Le Sénégal accueille depuis hier et pour cinq jours les rencontres régionales africaines sur la reprise après les sinistres. Il s’agit pour les participants et organisateurs de partager les expériences afin de mieux prévenir les catastrophes.

La question du relèvement après la crise n’est souvent pas prise en compte avant la survenue d’une catastrophe en Afrique. Les gens soulèvent cette question seulement après la catastrophe comme cela a été le cas avec l’apparition de la maladie Ebola en Guinée Conakry, en Sierra Leone et au Liberia. Pour rattraper ce retard, le Pnud et l’ensemble des Nations unies tiennent depuis hier à Dakar et pour cinq jours des rencontres régionales africaines consacrées à la reprise après les sinistres en Afrique. L’idée est de partager les expériences et d’accompagner les pays africains à mettre en place des dispositifs pour prévenir les risques et catastrophes en agissant en amont pour réduire. «On n’attend pas que la catastrophe survienne pour réagir. On essaie d’aider les pays à renforcer tout ce qui est cadre institutionnel, les aider à élaborer les lois, à se doter de systèmes d’alerte précoces et performants qui leur permettent de pouvoir prévenir, les aider à avoir les fonds de préparation aux urgences parce qu’il faut s’y préparer. Si on n’est pas bien préparé, il n’y a pas de possibilité d’avoir une bonne réaction, une bonne réponse», a expliqué hier le directeur du Pro­gramme changement climatique, réduction des risques et énergies pour le Pnud.
Selon Aliou Dia, la réduction des risques est une question de développement et non humanitaire. «Elle est au cœur et au centre du développement. Si on n’intègre pas la question de la réduction des risques dans les questions de développement, il est très difficile après d’émerger, car le développement sans résilience n’est que ruine de l’économie», a développé le technicien du Pnud.
Il trouve important de mettre les questions de résilience et de réduction des risques au cœur des processus de développement et dans la planification des pays africains. Ce qui n’est malheureusement pas encore le cas dans la majorité des pays africains. «Le Pnud est en train de travailler avec l’ensemble du système des Nations unies pour amener ces questions au cœur du processus de développement», dit Aliou Dia. «L’atteinte du développement durable et des Odd ne peut se faire si nous ne nous focalisons pas sur les questions de prévention, de recouvrement après les désastres. Aussi dans ces questions, bien prendre en compte les perspectives des gouvernements nationaux, des acteurs locaux, sous régionaux pour pouvoir mieux reconstruire après un sinistre», dira Priya Gajraj, coordonnatrice résidente du Pnud au Sénégal. Entre autres pays, le Niger, la Guinée, la Sierra Leone, le Cap-Vert et le Japon, qui a connu un grand sinistre, sont de la rencontre pour partager leurs expériences et apporter leurs soutiens.
ksonko@lequotidien.sn