Annonce d’un dispositif pour contrôler le parrainage : Les non-alignés rejettent la commission nationale

Le pôle des non-alignés rejette la commission nationale chargée de contrôler le parrainage des candidatures à la Présidentielle de 2019.
La commission nationale de contrôle du parrainage n’agrée pas toute la classe politique. Face à la presse samedi, le pôle des non-alignés qui a participé aux concertations sur le processus électoral rejette le dispositif annoncé par le ministre de la Justice jeudi à l’Assemblée nationale. Pour son coordonnateur, la mise en place de cette commission par le gouvernement prouve que les inquiétudes sur le parrainage sont fondées. «C’est un dispositif qui sera entre les mains du ministère de l’Intérieur. Déjà, nous n’avons pas confiance en ce ministre. On rejette cette commission nationale dont on ignore la composition. On connaît la possibilité de l’Administration d’influer sur les décisions de la commission», a averti Déthié Faye.
Le ministre de la Justice avait annoncé, pour rassurer, que tout candidat va disposer d’un droit de recours si sa candidature est rejetée. De plus, précisait Ismaïla Madior Fall, un dispositif sera mis en place pour que tous les candidats à la candidature soient représentés pour contrôler le parrainage. «(…) En refusant l’adoption du bulletin unique qui présente plusieurs avantages sur le plan économique, sécuritaire et de la transparence du vote, le gouvernement conforte ceux qui estiment que l’objectif du parrainage n’est pas de rationaliser les candidatures, mais plutôt de mettre un dispositif d’invalidation de candidatures, de la collecte des signatures à la vérification par le Conseil constitutionnel», déplorent les non-alignés.
Déthié Faye et Cie estiment que l’introduction du système de parrainage «expose» le Sénégal à des «risques incalculables d’instabilité». A la question de savoir si les non-alignés vont participer au grand rassemblement prévu par l’opposition devant les grilles de l’Assemblée nationale, M. Faye répond : «Notre présence à l’Assemblée nationale n’est pas liée à la décision de l’opposition. Si nous devons aller là-bas, ce sera pour défendre le respect de nos droits et libertés et non pour répondre à l’appel de l’opposition.»
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