Idrissa Seck, président du Conseil départemental de Thiès et accessoirement président du parti Rewmi, a eu l’occasion de réagir au discours du chef de l’Etat, fait à la veille de la fête de l’indépendance. Restant dans sa tonalité d’opposant irréductible, il a estimé que le Président Macky Sall n’a plus qu’un seul discours à tenir au Peuple sénégalais et qui consistera à lui demander pardon pour l’échec de sa politique.

A l’instar de toutes les localités du pays, Thiès a célébré le 58ème anniversaire de l’indépendance du Sénégal. Une occasion pour le président du Conseil départemental de Thiès, Idrissa Seck, de revenir sur l’adresse à la Nation du chef de l’Etat. Et c’est pour inviter M. Sall à demander pardon au Peuple sénégalais. «Il ne reste au président de la République qu’un seul discours : c’est de demander pardon au Peuple sénégalais, à la jeunesse qui chôme, aux anciens à qui nous – Abdoulaye Wade et moi – avions donné le plan Sésame. Ces vieux n’ont plus accès au plan Sésame puisque les hôpitaux sont en faillite.»
D’ailleurs, ajoutera-t-il, «le prochain morceau que je lui dédierai et qu’il doit écouter attentivement, c’est le morceau de Youssou Ndour : Jégalou». Idrissa Seck dit avoir noté des «difficultés dans la prise en charge médicale de nos blessés, des difficultés au niveau de leurs pensions». En tout cas, dit-il, «au premier rang des propositions que je ferai dans le cadre du programme que je présenterai bientôt au Peuple sénégalais à l’issue du séminaire des 14 et 15 avril que nous tiendrons avec plus de 200 cadres à Saly Portudal pour discuter de ce programme avant de le mettre en ligne et d’en discuter avec les différents groupes socioprofessionnels du pays, je voudrais donner à cette Armée l’assurance qu’elle sera au cœur de mes préoccupations. Je voudrais donner à toutes les forces de sécurité et de défense cette assurance». Au sujet des enseignants, des médecins, des officiers de l’Armée et des magistrats, il pense qu’«on peut repousser l’âge de la retraite parce qu’on les laisse partir à un moment où ils atteignent la pleine maturité, la pleine sagesse, la pleine compétence, à l’issue d’un parcours d’exception et je pense que nous devrions corriger cela». Quand «j’assiste au départ des enseignants, des professeurs d’université qui vont laisser un vide gigantesque, je trouve que c’est un gâchis», car «mon propre médecin, qui est un médecin d’hôpital américain, a plus de 90 ans. Il me diagnostique presque sans outil et je constate sa performance». Donc «nous pouvons avoir aussi des médecins, des magistrats un peu plus vieux, des généraux qui ne sont pas en activité, mais dans le domaine de la stratégie et de la conception des stratégies militaires, nous pouvons avoir mieux».
Evoquant la situation économique du pays, l’ancien Premier ministre soulignera : «Les Sénégalais m’ont déjà entendu dire qu’il faut que le président de la République cesse d’être le sous-préfet du Président français ou d’autres Présidents étrangers et veille à notre souveraineté et à notre indépendance.» Il dit : «Les Français, nous avons intérêt à avoir avec eux une coopération gagnant-gagnant, une coopération intelligente. D’ailleurs, les choses que nous faisons ensemble, nous les réussissons souvent, mais il faut quand même que nous ayons un peu d’indépendance, de dignité.»

Retrouvailles avec les Wade
A la question de savoir si, à la faveur de sa réconciliation avec Karim Wade et son père, on peut s’attendre à ce qu’il soit le candidat du Pds à la Présidentielle de 2019, le président de Rewmi de dire : «Ça n’a rien à voir. Je suis désolé qu’on me pose cette question. J’ai déjà dit que c’est une relation familiale, il n’y a rien d’autre. Nous avons été ensemble, Abdoulaye Wade et moi. Des comploteurs nous ont brouillés, cela a produit une crise gigantesque au Sénégal et au sommet de l’Etat. Ces comploteurs se sont retournés contre lui (Abdoulaye Wade), ont emprisonné son fils Karim Wade et l’on exilé. Maintenant, je pense que les choses sont claires. Du point de vue familial, il n’y a plus de problème. Quand Karim Wade m’a appelé, il m’a dit lui-même : ‘’Je veux, en tant que jeune frère, m’occuper personnellement de ta retrouvaille avec ton père’’.»
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