Le bilan des victimes des marches pacifiques du 19 août 2017 au 20 janvier 2018 pour le retour à la Constitution de 1992 et le vote des Togolais de la diaspora est estimé à plus de 100 morts, selon le rapport provisoire des 5 mois d’activité du Rejadd (Regroupement des jeunes Africains pour la démocratie et le développement) et du Raidhs (Réseau africain pour les initiatives des droits de l’Homme et de solidarité).

Plus de 100 morts, c’est le nombre de victimes de la répression des marches pacifiques organisées au Togo entre le 19 août 2017 et le 20 janvier 2018. Un bain de sang du régime en place, de la population qui réclame le retour à la Cons­titution de 1992 et le droit de vote de la diaspora togolaise à l’étranger, souligne le rapport provisoire des 5 mois d’activité du Rejadd (Regrou­pement des jeunes Africains pour la démocratie et le développement) et le Raidhs (Réseau africain pour les initiatives des droits de l’Homme et de solidarité).
Ces victimes sont généralement tombées, indique le rapport, sous les balles de forces armées ou par des exécutions extrajudiciaires. Parmi eux, il y a notamment «des enfants, des milliers de blessés par balles ou victimes de sauvages passages à tabac qui feront de certains des handicapés à vie. A cela s’ajoutent les milliers d’arrestations, de déplacés dans des contrées de l’intérieur et exilés dans les pays voisins», indique le rapport.
En réalité, note-t-on, le Parti national panafricain (Pnp) avait appelé à des marches pacifiques. Au terme de cinq mois d’activité, le rapport préliminaire du Rejadd et du Raidhs donne un aperçu «sur les actes de violence dont ils ont été les témoins oculaires de la part des forces de défense et de sécurité à l’encontre de citoyens aux mains nues».
Mais «comment prendre l’exacte mesure des faits d’assassinat, de torture, de répression, de violation des droits de la personne, de violation des droits de l’Homme s’ils ne sont pas précisément documentés, quantifiés, analysés et rapportés à l’arsenal juridique organisant leur protection dans un Etat de droit ?», s’interrogent les deux organismes de défense des droits de l’Homme. Déployés sur le terrain dans leur mission de monitoring des marches pacifiques annoncées, ils ont été, bien malgré eux, témoins oculaires de terribles actes de violence. Leur rapport a donc été rédigé afin que les autorités togolaises, les institutions internationales chargées de la défense des droits de l’Homme entreprennent les actions nécessaires pour mettre fin à ces exactions.
La publication de ce rapport préliminaire sur la répression des marches pacifiques au Togo du 19 août 2017 au 20 janvier 2018 coïncide avec la commémoration du 25e anniversaire des massacres survenus en fin janvier 1993 à Lomé et qui ont occasionné plus de 100 morts.
Tout comme si l’histoire se répétait dans le temps et dans l’espace, rappelle-t-on, «les martyrs tombés sous les balles de la soldatesque dynastie Eyadema-Gnassingbé s’interpellent et semblent vouloir agir ensemble pour qu’on les entende».
Stagiaire