Le président de la République : «De plus en plus, le devoir de réserve tend à disparaître»

Devant les membres de l’Assemblée générale de l’Ofnac, le chef de l’Etat a fait une digression qui avait des relents de règlement des comptes dans le contexte politique actuel.
La politique locale a trouvé le moyen de s’infiltrer dans le discours du chef de l’Etat hier au King Fahd Palace. A un moment de son allocution, le président de la République Macky Sall a montré une certaine irritation devant ce qu’il appelle «la disparition du droit de réserve». Au moment où une importante instance de son parti, l’Alliance pour la République (Apr), est en train de reprocher à l’un de ses membres, le médiateur de la République Alioune Badara Cissé, son franc-parler, qu’elle assimile à «une violation du devoir de réserve», ainsi que relevé dans Le Quotidien d’hier jeudi 4 mai, tout le monde ne pouvait que prêter attentivement l’oreille quand le chef de l’Etat a déclaré : «On ne peut pas, parce qu’on donne des pouvoirs à des personnes de pouvoir agir, de jouer avec des données personnelles, de donner des informations professionnelles contre d’autres citoyens. Cela pose problème. Donc plus que jamais, la nécessité du devoir de réserve doit être préservée. De plus en plus malheureusement, il est en train de disparaître. Et ce n’est pas acceptable dans un Etat de droit. On choisit un citoyen à qui on donne des moyens juridiques, il ne faut pas utiliser ces moyens contre d’autres citoyens.»
Néanmoins, comme le Président Sall s’adressait aux membres de l’Association des autorités anti-corruption d’Afrique (Aaaca), donc d’anciens collègues de Nafy Ngom Keïta, certains esprits se sont également tournés vers l’ancienne directrice de l’Ofnac dont on sait qu’elle n’avait que très peu apprécié sa mise à l’écart de cette institution juste après la fin de son premier mandat. De ce fait, la dame avait fait répandre dans la presse et à travers le pays des bruits selon lesquels son intransigeance serait à la base de son prétendu limogeage. Sans avoir jamais pu en apporter la preuve.
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