Le plus gros village de la commune de Keur Mousseu serait-il abandonné ? En tout cas, les populations, en Assemblée générale hier, répondent par l’affirmative. Elles dénoncent la négligence ou l’oubli dont leur localité est victime après avoir appelé les autorités à régler en urgence leurs revendications.
Selon ces populations de Keur Yakham Ndiaye, leur village de 2 500 âmes bénéficie d’une case de santé entièrement financée par le monastère de Keur Mousseu depuis 1982. Mais, «l’infrastructure peine à disposer d’équipements dignes de ce nom. Le mûr de clôture s’est même affaissé». Conséquence ? les patients éprouvent de réelles difficultés pour accéder aux soins. Il s’y ajoute «une voie latéritique dégradée qui relie le village à la commune. Une situation qui l’enclave et empêche l’accés aux gros porteurs alors que nous sommes à moins d’1 km de la route de Cayar, notre zone économique», déplorent les populations qui demandent le bitumage de la route. Elles ajoutent : «Ce sont les populations qui se sont cotisées pour acheter de la latérite afin de rendre accessible la voie qui mène à Keur Yakham Ndiaye. Nous avons essayé d’utiliser toutes les voies pour se rapprocher des autorités, mais que nenni, que des promesses non tenues.»
Cette précarité a poussé les jeunes, vieux, femmes et enfants de Keur Yakham Ndiaye à décrier hier, à travers une Assemblée générale, cette situation. Devant des centaines des populations noires de colère, le porte-parole du jour explique : «Au moment où dans ce pays on parle du Plan Sénégal émergent (Pse), le principal problème des habitants est l’accès à des infrastructures sociales de base. Ce programme n’existe que de nom.» Aldiouma Ndiaye de poursuivre : «Les programmes d’électrification rurale initiés par les différents régimes du pays nous ont laissés en rade. Actuellement, nous bénéficions d’une ligne privée de faible tension. A 19h, elle empêche nos appareils électriques de bien fonctionner. Des travaux salutaires sont en cours et nous souhaitons leur achèvement dans les meilleurs délais.» S’agissant des infrastructures hydrauliques, M. Ndiaye cherche ses mots. «Un véritable casse-tête», tonne-t-il. Il dit : «Depuis 1982, deux bornes fontaines alimentent le village malgré l’accroissement de la population. Les femmes sont fatiguées, la corvée est pénible et empêche notre épanouissement.» Quid de l’éducation ? «Il n’y a pas de progrès à ce niveau. L’école est confrontée à de sérieux problèmes. 18 ans après sa construction, l’école primaire compte toujours des abris provisoires et n’est toujours pas clôturée avec tout le risque qu’encourent quotidiennement nos enfants», râle-t-il. Quant aux financements accordés aux femmes, Keur Yakham reste sans voix : «Nous les entendons juste.» Cette situation pousse les populations à formuler des menaces : «C’est juste le début de notre plan d’actions et nous sommes prêts à utiliser d’autres moyens comme le vote-sanction lors de la Présidentielle», explique le porte-parole qui interpelle le Président Macky Sall sur la situation à laquelle sont confrontées les populations de Keur Yakham.
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