Les députés ont examiné et adopté hier les conventions 185 et 188 de l’Organisation internationale du travail (Oit). Pour le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Sidiki Kaba, elles vont contribuer à la sécurisation et à l’amélioration des conditions de vie des travailleurs maritimes.

«On ne peut pas remettre en cause les efforts consentis par le président de la République pour l’amélioration des conditions de vie des pêcheurs. Cette convention est une production d’avenir et de juridiction», a déclaré le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Sidiki Kaba, devant les parlementaires à l’occasion du vote des projets de loi autorisant le chef de l’Etat à ratifier les conventions n° 185 et 188 de l’Organisation internationale du travail (Oit) dans le secteur de la pêche. La première convention a pour mission de garantir une meilleure organisation de l’activité maritime sur le plan juridique, sécuritaire et économique. Elle prend en compte plusieurs aspects tels que l’établissement de la responsabilité des armateurs à la pêche et des patrons en matière de sécurité et des pêcheurs à bord de navires de pêche, la délimitation de l’âge minimum pour le travail à bord des navires de pêche.
Entre autres objectifs de la convention, il y a aussi le rapatriement lorsque l’accord d’engagement du pêcheur expire, sans oublier l’interdiction que des honoraires ou autres frais soient supportés par les pêcheurs de même que le recours à des moyens visant à empêcher ou à dissuader les pêcheurs d’obtenir un engagement comme le black listing.
Ce texte a aussi des motivations pécuniaires. Il prévoit l’exigence de mesures prescrivant le mode de paiement des pêcheurs pour qu’ils aient les moyens de faire parvenir à leur famille tout ou une partie de leurs fonds sans aucun frais. Elle vient en appoint à la convention 185 datant de 2006 qui parle du logement, des loisirs, alimentation, de la protection sanitaire, en plus des cotisations et avantages sociaux.

Vie et sécurité du pêcheur
Ce point a particulièrement intéressé les différents intervenants. En prenant pour prétexte les récentes disparitions de pêcheurs, ils ont plaidé pour le renforcement de la sécurité en milieu maritime. Natif du nord du pays, Cheikh Bamba Dièye se dit pessimiste quant à la série de ratification de conventions par le Sénégal. Le parlementaire s’explique : «Je voudrais interpeller le ministre sur notre capacité à ratifier et à toujours ratifier alors que le secteur de la pêche au Sénégal a des problèmes. En comparant les points pris en compte par le document et les conditions de vie des pêcheurs, on se pose la question est-ce que le Sénégal est qualifié pour ratifier. On doit d’abord restructurer nos politiques avant de faire quoi que ce soit.» Pour Sidiki Kaba, l’adoption de la convention de l’Oit sur le travail maritime va permettre d’enregistrer des progrès notables dans le cadre de la protection du secteur de la pêche qui, selon lui, joue un rôle déterminant dans le développement socio-économique du pays.
Fort de ce constat, il se dit convaincu que tous les pays qui voudraient connaître des progrès dans le domaine de la pêche feront les efforts nécessaires pour ratifier ce texte. Il considère l’adhésion du Sénégal comme «un signal fort» pour les Etats qui pourraient s’en inspirer.