Pour répondre à l’exigence d’assurer des emplois aux personnes vivant avec un handicap, le Conseil national du patronat (Cnp) a fait des propositions pour que les entreprises soient accompagnées sur cette voie. Lors d’une journée d’échanges sur la question, la vice-présidente de cette organisation a suggéré la mise en place d’un dispositif d’accompagnement incitatif à l’insertion de ces personnes dans les entreprises.

Hier, lors de la journée d’échanges et de concertation sur «Les conditions de réservation de postes de travail aux personnes vivant avec un handicap dans les entreprises», le Conseil national du patronat (Cnp) a fait des propositions sur les moyens de leur accorder un travail décent, comme l’exigent différents textes législatifs et réglementaires du Sénégal. La vice-présidente du Cnp Raqui Kane, a fait savoir qu’au-delà des textes, une réponse doit être apportée «à la question de l’éducation et la formation qualifiante des personnes vivant avec un handicap, afin de renforcer l’égalité des chances d’accès à l’emploi et à l’entreprenariat». Selon Mme Kane, «la réalité est complexe et toute solution durable exige que l’on s’attaque aussi à la racine». Ainsi, souligne-t-elle, il faut s’attaquer à la question de la scolarisation et de la formation des personnes souffrant de handicap. La vice-présidente du Cnp qui appelle les différentes parties prenantes à définir le projet de société qu’elles veulent pour cette couche de la population a plaidé pour la tenue «d’une conférence sociale nationale sur l’égalité des chances d’accès à l’emploi public/privé et à l’entreprenariat, sous la présidence du chef de l’Etat».
Soutenant que les entreprises sénégalaises présentent l’avantage d’avoir une fibre sociale beaucoup plus forte, mais devant également faire face dans ce contexte de mondialisation et de concurrence aux enjeux de productivité et de compétitivité, le Cnp a suggéré «en substitution à toute amende ou impôt pouvant être dissuasif à l’investissement et à l’emploi, un dispositif d’accompagnement incitatif à l’insertion des personnes vivant avec un handicap dans les entreprises». Il est demandé «qu’un pourcentage du budget de la Contribution forfaitaire à la charge des employeurs (Cfce) soit alloué aux besoins de formation qualifiante et diplômante de ces personnes». De même, qu’il soit mis en place «une plateforme d’offres de compétences et de professionnels d’handicapés». Cela, assure Mme Kane, «contribuerait énormément à aider aussi bien les entreprises, les administrations publiques et les collectivités locales dans leur recherche de postes de travail à pourvoir aux personnes vivant avec un handicap».
De même, le Cnp propose «que l’on favorise par divers mécanismes de soutien leur stage en milieu professionnel public et privé afin qu’ils aient cette possibilité de montrer leurs compétences, leur ardeur au travail et leurs capacités d’intégration». Pour encourager les entreprises dans le recrutement des personnes vivant avec un handicap, l’organisation patronale demande qu’elles puissent bénéficier «d’exonération de certaines charges patronales, notamment la cotisation à la Caisse de sécurité sociale, etc.» Mme Kane a également demandé la définition du «statut de la personne vivant avec un handicap apte à l’emploi et à quel type d’emploi». Sans manquer d’ajouter : « Le Cnp interpelle ainsi les médecins du travail au regard du rôle important qu’ils ont à exercer dans ce processus.»
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