Contrairement aux éliminatoires du Mondial 2018 où il a sauvé les Lions dans la dernière ligne droite, Khadim Ndiaye n’a pas du tout été inspiré en Russie. Comme pour mettre à nu ses limites dans une compétition de haut niveau comme la Coupe du monde.

Longtemps en ballotage avec Abdoulaye Diallo, barré par un manque de temps de jeu en club, Khadim Ndiaye a finalement chipé la place de Numéro un au gardien de but de Rennes. Du coup, sa titularisation pour le Mondial russe devenait une évidence au vu de ce qu’il a montré durant les matchs de préparation.
Si contre la Pologne pour le premier match de poule, Khadim Ndiaye a bien tenu la baraque, ce n’est pas le cas face au Japon où il a «offert» aux Nippons la balle d’égalisation du 2-2. Le gardien de Horoya Ac s’étant offert un «vol plané» sur la tête de ses défenseurs suite à un centre pourtant sans danger. Avant de rater par la suite sa seconde intervention au sol permettant ainsi au rusé Honda de remettre les pendules à l’heure, différant du coup une qualification des Lions au second tour.

Un gardien qui ne peut relancer ni du pied ni de la main est loin du haut niveau
Lors du dernier match de poule sanctionné par une défaite (0-1) face à la Colombie, Khadim Ndiaye n’a pas été exempt de tout reproche pour être resté scotché sur sa ligne de but. La tête piquée de Yerri Mina l’ayant foudroyé jusque derrière sa ligne dans ses buts. Deux «boulettes» qui ont plombé les chances sénégalaises de décrocher une place en 8es de finale. D’où des questions qui reviennent au galop concernant le «chouchou» des Sénégalais qui avait fini de faire l’unanimité devant ses deux autres concurrents : Abdoulaye Diallo et Alfred Gomis. Com­ment expliquer la passivité du portier titulaire des Lions dans une compétition aussi importante comme la Coupe du monde ? Ce Mondial était-il trop lourd sur les épaules de Khadim ?
En tout cas un constat se dégage après avoir passé au scanner les prestations de l’ancien gardien de la Linguère : Khadim n’avait pas le niveau de cette Coupe du monde. En effet, on ne peut comprendre qu’un gardien ne puisse relancer ni du pied ni de la main. Et quand on traine de telles lacunes, c’est parce qu’on est très loin du haut niveau.

Alfred Gomis, l’avenir !
Demandez à Salif Sané et à Kalidou Koulibaly et surtout aux latéraux, Sabaly et Wagué, le nombre de fois qu’ils ont été servis en phase offensive par Khadim dans une situation de contre que le Sénégal, avec ses flèches devant, a pourtant souvent bénéficiée durant ce Mondial ! En lieu et place c’est à de longs dégagements du pied interminables qu’on a eu droit. Une sorte de passe à l’adversaire. Poussant par moments le coach Aliou Cissé, à bondir de sa zone technique, pour le rappeler à l’ordre.
En déduire que Khadim (33 ans) a perdu des points pour avoir remis en cause la confiance placée en lui par le staff technique, c’est un pas qu’on serait tenté de franchir. D’autant plus que sur le banc se trouve une menace réelle qui incarne l’avenir : à savoir Alfred Gomis (24 ans) que Aliou Cissé connaît très bien. Comme quoi la concurrence dans les buts pourrait être remise à plat en vue des prochaines journées des éliminatoires de la Can 2019.
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