C’est un revers pour la défense. Le juge Demba Kandji a rejeté ce jeudi 18 juillet 2018 la demande de mise en liberté d’office de Khalifa Sall introduite par ses avocats. L’exception d’inconstitutionnalité a aussi connu le même verdict.

Demba Kandji estime que « l’exécution des décisions de la Cour de justice de la Cedeao est l’affaire des tribunaux nationaux (…) L’arrêt a ordonné le payement de dommage, c’est ainsi qu’il faut le lire». Et s’agissant de l’exception d’inconstitutionnalité, « Il faut remarquer que Me Cissé a déjà  soulevée cette exception. Elle est déjà répétée» a déclaré le juge Kandji. Avant d’ajouter que «La loi du du 9 février 2004 a été abrogée par celle du 23 février 2018. Elle n’existe plus donc elle est rejetée car la demande est dépourvue de tout caractère sérieux».

Il faut rappeler que Les avocats de la défense avaient finalement obtenu un renvoi pour produire l’arrêt de la Cour de justice de la Cedeao. Qui affirme que les droits d’assistance d’un conseil, la présomption d’innocence et le droit à un procès équitable de Khalifa Sall ont été violés. Aussi, Khalifa Sall a été détenu arbitrairement depuis qu’il a été élu député jusqu’à la levée de son immunité parlementaire. Elle ordonne, par conséquent, l’Etat de verser 35 millions aux prévenus. Une décision qui a été interprétée de manière différente par les 2 parties. La défense a estimé que Khalifa Sall et les 5 autres inculpés doivent être libérés parce que la conséquence d’un vice de forme est la libération des prévenus. Pour les avocats de l’Etat, la lecture est tout autre. Ils estiment que la Cedeao a débouté la demande de mise en liberté des avocats. Pour eux, la Cour de la Cedeao a opté pour une réparation financière par conséquent la mise en liberté de Khalifa Sall n’est pas d’actualité. Le parquet qui avait déclaré « s’aligner sur la décision de la Cedeao » a déposé ce mardi 17 juillet 2018 un réquisitoire demandant le maintien du maire de Dakar en prison.