Les retraités pensionnaires de l’Institution de prévoyance retraite du Sénégal (Ipres) ont ac­cueilli ce mercredi 11 janvier à la salle de délibération du Conseil départemental de Thiès une délégation de ladite institution dans le cadre d’une tournée nationale sur la mise en œuvre de la mensualisation et la gestion de la retraite. Une As­sem­blée générale tenue sous haute tension et qui a permis aux retraités d’exprimer leur désapprobation systématique quant à la mensualisation des pensions. Toutefois, le Pca de l’Ipres qui avait de la peine à convaincre les retraités fera savoir que «la position minoritaire doit respecter celle majoritaire».

C’est dans une ambiance houleuse que s’est déroulée la rencontre entre les retraités des départements de Thiès et Tivaouane et les autorités de l’Institution de prévoyance retraite du Sénégal (Ipres). Des débats autour de la mensualisation et la gestion de la retraite qui n’agréent guère les retraités pensionnaires de l’Ipres qui, de vive voix, se sont opposés à la décision parce que synonyme, selon eux, de «baisse des pensions, donc de  précarisation des retraités». L’électricité qui avait ponctué les débats était telle que le président du Conseil d’administration de l’Ipres, Mamadou Racine Sy, a dû être évacué par de gros bras à sa sortie de la salle du Conseil départemental de Thiès, très étroite pour contenir le nombre important de retraités surexcités présents dans la salle pour exprimer leur «désapprobation systématique de la mensualisation des pensions». Toutes raisons qui feront dire au directeur général de l’Ipres, Mamadou Diagne Sy Mbengue, qu’«on va satisfaire tout le monde, ceux qui veulent leur pension par mois comme les autres qui préfèrent percevoir par deux mois. Tous les cas de figure sont prévus». Et d’informer que «toutes les pensions seront bonifiées de 10%». Même plusieurs fois interrompu dans ses explications par des retraités, il ne s’empêchera quand même pas de poursuivre pour souligner que «l’Ipres a fait d’énormes efforts ces dernières années, et elle ne s’arrête pas aux prestations financières, mais s’occupe également de la santé des retraités». Pour dire, selon Mamadou Diagne Sy Mbengue, que l’institution dont il a le privilège de diriger «va même au-delà de ses prérogatives». Et de rappeler, chiffres à l’appui, que «de 1958 à 2007, les pensions étaient payées par trimestre. De 2007 à 2012, elles sont payées par bimestre et depuis janvier 2017, mensuellement. Ceux qui percevaient 50 mille F Cfa en 2012 reçoivent, en 2017, plus de 72 mille F Cfa. Et celui qui percevait 100 mille F Cfa de pension a aujourd’hui plus de 140 mille F Cfa». Il renseigne que «7 milliards de F Cfa ont été décaissés par l’Ipres depuis la mensualisation, alors que ces hausses de 10% globalisées font un total de 8 milliards F Cfa». Aussi et de poursuivre, «l’Ipres a dégagé une enveloppe de 3 milliards F Cfa pour la prise en charge médicale des 140 mille allocataires du Sénégal». A l’attention des retraités, il lance : «Il faut reconnaître que l’Ipres a fait des efforts et la mensualisation de la pension est mise en œuvre pour corriger une injustice, pour une équité de tous les travailleurs.» A la suite du directeur général, le Pca de l’Ipres d’annoncer à ses pensionnaires «la défiscalisation des pensions de retraite à compter du mois courant». Une décision qui, selon lui, «va aider à l’amélioration des conditions de vie des retraités du Sénégal». Il ajoute que «l’Ipres œuvre, sur instruction du président de la République et à travers la mensualisation de la pension, à l’amélioration des conditions de vie de ses pensionnaires. De 2012 à 2017, l’institution a procédé à une hausse de 40% de la pension de retraite». Des explications qui n’ont pas tempéré l’ardeur des retraités qui, plus d’une fois, ont interrompu les autorités de l’Ipres qui avaient du mal à les convaincre. Et finalement, le Pca de soutenir que «la position minoritaire doit respecter celle majoritaire». Fin des discussions !

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