Les questions liées à l’enfance ne sont «pas bien représentées» dans les productions journalistiques, a relevé mercredi, à Saly Portudal (Mbour), la coordonnatrice de la Cellule d’appui à la protection de l’enfance (Cape), Ramatoulaye Ndao Diouf, qui invite les acteurs à «corriger» cette tendance pour l’intérêt supérieur de l’enfant. «Les enfants sont à la fois sous-représentés et pas toujours bien représentés dans les médias. Il est donc urgent de renverser cette tendance», a-t-elle dit lors d’un atelier de formation destiné aux jeunes reporters de la zone ouest (Dakar, Thiès, Mbour et Tivaouane). La rencontre, organisée en collaboration avec la Convention des jeunes reporters du Sénégal (Cjrs) et Unicef Sénégal, porte sur «Ethique et déontologie journalistique et droits de l’enfant». Selon Mme Diouf, par ailleurs conseillère spéciale du chef de l’Etat, «le traitement négatif et déséquilibré de l’information relative à l’enfant a des conséquences néfastes sur son éducation, son développement psychosocial, son bien-être». En effet, a-t-elle poursuivi, ils sont cités dans les thèmes relatifs à «la mendicité, à la délinquance juvénile, au viol, à la drogue, à l’infanticide».
Toutefois, Ramatoulaye Ndao Diouf a reconnu que ce traitement des questions de l’enfance fait par les médias s’explique par plusieurs facteurs dont «la méconnaissance des droits de l’enfant», de même que «le déficit de formation des acteurs des médias, les contraintes liées aux exigences rédactionnelles, à la logique commerciale et à la concurrence».
Et Mme Diouf de préciser que l’objectif de cet atelier qui se tient après celui de Saint-Louis en 2016 pour les journalistes de la zone nord «consiste à renforcer les capacités des journalistes, les amener à mieux cerner, approfondir et respecter les enjeux relatifs aux droits de l’enfant». Ramatoulaye Ndao Diouf a rappelé la mise à disposition pour les acteurs d’un Guide pratique sur «L’éthique journalistique et les droits de l’enfant» qui, selon elle, va contribuer à «améliorer la représentation et l’image des enfants dans les médias». La coordonnatrice de la Cape a aussi plaidé pour l’intégration dans les écoles de formation des modules en rapport avec l’enfance afin de permettre aux journalistes d’accorder plus d’importance aux droits de l’enfant dans leurs productions. Selon Mme Diouf, «cela permettra à ces écoles d’offrir des formations différentes et favoriser une spécialisation chez les journalistes sur ces questions». «L’intérêt de cet atelier est de prévenir les sanctions prévues et punies par les dispositions du Code de l’enfant en gestation, en cas de violation des droits de l’enfant dans le traitement de l’information», a pour sa part dit le président de la Cjrs, Pape Thioro Ndiaye. Qui fait noter que «le Sénégal a ratifié la quasi-totalité des instruments juridiques internationaux, relatifs aux droits de l’enfant et à l’obligation de se conformer aux lois internationales qui consacrent le respect de l’intérêt supérieur de l’enfant». Il espère que des axes et stratégies communes en matière de traitement de l’information impliquant l’enfance seront définis au terme de cet atelier