Relevant dans un rapport la lenteur notée dans le redressement des économies d’Afrique subsaharienne, la Banque mondiale a recommandé aux pays de diversifier les investissements pour créer des emplois, améliorer le rendement des entreprises et des travailleurs.

«Les économies d’Afrique subsaharienne continuent de se redresser, après avoir marqué le pas en 2015-2016, mais à un rythme plus lent que prévu.» C’est ce qu’a révélé Africa’s Pulse, le rapport semestriel de la Banque mondiale, qui analyse la conjoncture économique africaine dans sa dernière édition parue hier. Dans le document, les experts de la Banque mondiale informent qu’en 2018, «la région devrait afficher un taux de croissance moyen de l’ordre 2,7 %, soit une légère augmentation par rapport aux 2,3 % enregistrés en 2017». Seulement, selon eux, «pour accélérer et soutenir une dynamique de croissance inclusive, les responsables politiques doivent continuer de donner la priorité aux investissements qui privilégient le capital humain, limitent les risques de mauvaise allocation des ressources de l’Etat et stimulent la productivité». En termes plus clairs, «les réformes devraient notamment englober des politiques qui encouragent les investissements dans des secteurs autres que celui des ressources, créent des emplois et améliorent le rendement des entreprises et des travailleurs».
D’après Albert Zeufack, économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique cité dans le document, les pays doivent «se donner les moyens de gérer les nouveaux risques découlant de la modification de la composition des flux de capitaux et de la dette».
Les auteurs du rapport expliquent ce ralentissement par «une conjoncture internationale moins favorable pour la région». A les en croire, «les échanges mondiaux et l’activité industrielle s’essoufflent, marqués par la chute des cours des métaux et des produits agricoles en raison des inquiétudes liées aux tarifs douaniers et à une demande plus incertaine».
Précisant que certes les prix du pétrole devraient augmenter en 2019, le rapport souligne que «ceux des métaux pourraient rester modérés du fait de la baisse de la demande, notamment en Chine». Il est aussi précisé que «les pressions exercées sur les marchés des capitaux se sont accentuées dans les économies émergentes et les inquiétudes concernant les dettes libellées en dollars se multiplient, avec la hausse de la valeur de la devise américaine».
S’agissant du «ralentissement de la reprise en Afrique subsaharienne (0,4 point de moins que les prévisions du mois d’avril)», les experts de la Bm renseignent qu’il s’explique «par la modeste performance des trois plus grandes économies de la région». En effet, explique le document, «la baisse de la production pétrolière en Angola et au Nigeria a neutralisé la hausse des prix du pétrole et, en Afrique du Sud, la faible croissance de la consommation des ménages a été exacerbée par la contraction de l’activité agricole».
Par ailleurs, ce rapport renseigne que «la croissance dans le reste de la région a été stable». Les auteurs du document informent que «plusieurs pays d’Afrique centrale, exportateurs de pétrole, ont bénéficié de la hausse des prix du pétrole et de l’augmentation de la production pétrolière». De même, le rapport informe que «l’activité économique est restée solide dans les pays à forte croissance peu dotés en ressources naturelles, tels que la Côte d’Ivoire, le Kenya et le Rwanda, soutenue par la production agricole et les services, du côté de la production, et par la consommation des ménages et l’investissement public, du côté de la demande».
Concernant la situation de la dette publique, le rapport révèle qu’elle «est restée à un niveau élevé et continue d’augmenter dans certains pays». Analysant cette situation, les experts préviennent que «la viabilité de cette dette publique risque d’être compromise par l’affaiblissement des monnaies et la hausse des taux d’intérêt associée à la modification de la composition de la dette». Mettant en garde également «contre les risques de dérapages budgétaires, de conflits et de chocs climatiques», les auteurs dudit rapport recommandent «de mettre en œuvre des politiques et des réformes susceptibles de renforcer la résilience des pays et de doper la croissance potentielle à moyen terme».
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