Formation des entrepreneurs : Apprendre des échecs

La Fondation Friedrich Neumann a initié un programme d’économie sociale de marché, qui n’est rien d’autre que le pendant de l’économie libérale. Profondément attachée aux valeurs et principes du libéralisme, qui guident et dictent son action de tous les jours, elle a offert le jeudi dernier, aux entrepreneurs, à travers ce programme où l’homme est le point de départ et le point d’arrivée des valeurs sociales et libérales, un cadre de discussion avec les jeunes autour du thème du «Fuckup».
Ce vocable anglais qui se traduit par «échec» a été un prétexte pour les entrepreneurs de montrer aux jeunes qui voudraient entreprendre les difficultés qu’ils ont rencontrées avant de devenir ce qu’ils sont. «C’est un événement qui permet aux entrepreneurs de raconter leurs expériences, leurs histoires, leurs échecs. Je suis entrepreneur dans le domaine du numérique. Je suis passé par des échecs qui m’on poussé à bondir dans le milieu où j’évolue. Et c’est aussi pour pousser les jeunes à avoir cette envie de se former, de devenir des leaders dans leur domaine» a dit Basile Niane, un journaliste blogueur.
De l’avis du Dr Mariétou Diouf Faye, «ce fuckup est nécessaire, même si on dit aujourd’hui que c’est un échec». Car selon la chef du département et d’innovation entreprenariat et technologie de l’institut de santé, «tous ces panélistes se sont basés sur leurs échecs pour rebondir, pour aujourd’hui mériter ce titre d’entrepreneur». Dans toutes les expériences de la vie, dit-elle, «soit on gagne soit on apprend de notre échec». Sur la base de ce que l’on a gagné ou de ce que l’on a appris, «il faut voir ce que l’on va faire de manière concrète, pour apporter notre pierre à l’édifice pour construire une entreprise» poursuit-elle.
Mais le point qui a fait objet de discussion au cours de cet échange avec les panélistes a été la question de la fiscalité prélevée à tort ou à raison sur les entrepreneurs. Selon Daouda Niane, le coordonnateur du programme, «en Afrique, on doit revoir notre perception sur l’impôt». L’impôt, dit-il, «a été à l’origine de deux grandes révolutions dans le monde, à savoir la révolution américaine et la révolution française».
D’après lui, la révolution américaine, et surtout celle française ont été déclenchées à cause d’une mauvaise perception des impôts. Mais à l’en croire, «c’est l’impôt qui cadre aujourd’hui l’ordre mondial tel que nous le vivons aujourd’hui». Toutefois, indique-t-il, «nous avons aujourd’hui l’obligation de revoir notre perception de l’impôt» en rappelant «qu’il a été d’abord pensé philosophiquement avant d’être pensé juridiquement».
Si on regarde la pensée philosophique, explique le coordonateur, «l’impôt doit être consenti par ceux qui le payent avant d’être prélevé». D’où son appel à l’endroit des autorités pour revoir «notre comportement et notre manière de prélever les impôts». Cette suggestion n’a pas laissé de marbre un participant fiscaliste. «L’impôt n’est pas créé pour nous réprimander, c’est une contribution pour le développement économique et social», a-t-il voulu corriger les panélistes qui estiment qu’on devrait accorder plus de temps aux jeunes entrepreneurs avant de commencer à leur prélever des impôts.
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