Fallou Ndiaye, président du mouvement Touba cakanam : «C’est difficile pour la commune»

«Il y a de grandes réalisations qui sont en train d’être faites. Dans le domaine de la santé, on a noté qu’il y a des déficits, car il devait y avoir plus de 100 postes de santé en plus des 26 que compte la ville. Selon l’Organisation mondiale de la santé, 10 mille personnes doivent bénéficier d’un poste de santé, si ma mémoire est bonne. Actuellement, la population de Touba est estimée à des millions et qu’il n’y a que 26 postes de santé ; donc le déficit est énorme. C’est pourquoi on a entamé la construction de 4 postes de santé qui nous coûtent chacun 150 millions sans l’équipement. L’un de ces postes est déjà fini et on a décaissé 271 millions pour l’équipement seulement. Les autres sont en cours de construction et peut-être dans trois mois ils seront achevés. Pour ce qui est de l’environnement aussi, on a fait quelque chose. On sait que c’est difficile pour la commune qui n’a pas de camions pour le ramassage des ordures. Nous avons acheté 5 camions que nous avons mis à la disposition du khalife qui, à son tour, les a donnés au khalife des Baye Fall. Chaque vendredi, ces derniers entrent dans un quartier, le nettoient et évacuent les ordures grâce à ces camions. Dans le cadre de la riposte contre la dengue, on a aspergé toute la ville parce qu’il y a trop de moustiques, surtout dans ce contexte. Pendant une semaine, on a engagé des spécialistes à Dakar et avec le Service d’hygiène, on a désinfecté toute la ville. Et c’est grâce à des cotisations de 1 000 F/mois et par personne qu’on a pu faire tout cela.
Actuellement, c’est l’eau qui est notre projet prioritaire. Après le Magal, on veut s’attaquer à ce projet d’addiction d’eau dans toute la ville. Il y a environ 26 forages à Touba, mais il y a toujours des localités qui n’ont pas accès à l’eau. En plus, on œuvre pour que tous les quartiers de Touba puissent avoir de l’eau qui est une ressource vitale. Pour le compte du Magal, Touba cakanam a mis 30 millions pour approvisionner en eau 10 quartiers qui souffrent de déficit. L‘éducation n’est pas laissée en rade, car Serigne Touba donnait une importance capitale à ce secteur. Par conséquent, on a approché le chargé de l’éducation coranique, Serigne Mame Mbacké Falilou. Comme l’enseignement coranique domine à Touba, on a débuté avec les daaras.
On en a recensé 28 et on a décaissé 20 millions pour leur réfection. Aussi, 15 toilettes viennent d’être construites près de l’ancien cimetière pour ceux qui viennent faire leurs prières dans la mosquée.
Par ailleurs, le khalife a dit qu’il a constaté lui-même le déficit d’éclairage public. Nous avons des idées, et après le Magal nous allons nous réunir pour en parler s’il plaît à Dieu parce que la situation est compliquée. Touba est très sombre. C’est en ce sens qu’on a commandé 1 000 lampadaires. Ce n’est pas suffisant, mais ce n’est qu’un début et on invite tout le monde à mettre au moins une lampe devant sa porte pour servir Serigne Touba.
Ce n’est pas un travail simple et facile. Quand on met en place une telle structure, il peut y avoir des contraintes, critiques, mais grâce à Dieu les disciples y adhèrent et mieux le mouvement s’active dans la diaspora. Le khalife même, Serigne Mountakha, est membre de Touba cakanam et il s’est engagé à donner chaque mois la participation de 9 disciples. Bref, tous les khalifes, des fils de Serigne Touba sont membres du mouvement et ils participent. Dans chaque domaine, il y a des spécialistes. On a des comptables, des architectes, des ingénieurs. Touba cakanam est organisé selon les spécialités.
Le mouvement est une structure mise en place en fin 2016 et qui a pour objectif la participation de tous les Mourides résidant dans toutes les parties du Sénégal et du monde entier au développement de la ville sainte de Serigne Touba, fondateur du Mouridisme. Le mouvement a été créé à Touba et ce sont des talibés (disciples) de Serigne Touba qui le composent. Et le but est d’œuvrer pour Serigne Touba et pour le développement de la ville. Sa création est issue des discussions qu’on faisait sur WhatsApp. On y discutait des difficultés qu’on remarquait dans la ville. Et à un moment donné, on a pensé à la concrétisation de ce groupe, c’est à partir de là qu’on a créé le mouvement.»
Stagiaire