DECRYPTAGE – Gestion du conflit Cng-Collectif lutteurs : Matar Ba est resté zen face aux pressions

Alioune Sarr a été reconduit à la tête d’un Cng élargi. Une décision à la suite d’un long feuilleton, par moments mouvementé sur fond de pressions, mais bien maîtrisé par le ministre des Sports. Décryptage.
On lui reproche souvent de ne pas trop s’impliquer dans les conflits opposant certaines entités sportives (exemple de la division chez les dirigeants des Navétanes). Mais pour ce qui est de ce long feuilleton ou «face2face» qui a capté l’attention des férus de l’arène entre le Cng et le Collectif des lutteurs, force est de reconnaître que Matar Ba a bien géré ce dossier en révélant ses qualités de «bon gestionnaire des conflits». Avec à l’arrivée, la reconduction du président Alioune Sarr à la tête d’un Cng élargi.
Durant près de deux mois le ministre des Sports a en effet résisté à toute sorte de pression, venant de ce collectif et surtout de grands noms de la lutte dont l’ancien Tigre de Fass, Moustapha Guèye, qui n’a pas mis de gants pour «fusiller» à tout va le patron de la lutte sénégalaise. Une menace d’une marche de protestation ayant été même agitée.
Mais Matar Ba est resté zen face à ces pressions et menaces, préférant dérouler sereinement son agenda avec la complicité de son Directeur des activités physiques et sportives (Daps), Léopold Senghor, qui a conduit de main de maître ces concertations sur la lutte.
Justement, c’est d’abord par ces Assises du «sport de chez nous» que le ministre a débuté sa feuille de route. Une occasion saisie pour réunir toute la famille de la lutte et tâter le pouls de tous les acteurs par rapport aux modifications à apporter dans le règlement et aux exigences du collectif décidé à faire partir le président Alioune Sarr.
Les concessions fortes du ministre
Réuni à l’Arène nationale pendant deux jours, le monde de la lutte, au sortir de ces travaux, a fait plusieurs recommandations avec comme idées fortes : la révision du règlement sur certains aspects comme les sanctions financières et l’ouverture du Cng à d’autres personnes ressources. Par contre pour ce qui est de l’avenir du président Alioune Sarr, la tendance qui s’est dégagée c’était son maintien. Et enfin au sujet de la mise en place d’une fédération souhaitée par certains, une bonne partie des participants ont convenu que c’est prématuré.
Ces résultats des travaux ou résolutions en main, Matar Ba va entamer les consultations à son aise. «Les recommandations des concertations ont beaucoup facilité le travail du ministre dans ses consultations. Car il savait quelle direction prendre et quel profil cibler», nous souffle un observateur averti du monde de la lutte.
Les consultations terminées avec les personnes ressources ciblées et avec le président du Cng, il fallait procéder à la mouture de l’arrêté ministériel et surtout voir comment «alléger» le règlement afin que les lutteurs ne se sentent plus comme des victimes désignées ou ciblées.
Et c’est là où il faut saluer la démarche du patron du sport sénégalais qui, par rapport à certaines revendications du Collectif des lutteurs, a fait d’importantes concessions. D’abord en revoyant à la baisse le pourcentage des sanctions financières (de 15 à 10%), en allégeant ensuite certains aspects de ce règlement comme les sorties de l’enceinte et enfin en ouvrant le Cng à d’autres compétences avec la mise en place d’un Comité directeur et surtout la tenue d’Assemblée générale d’information à la fin de chaque saison. Des innovations majeures dans le fonctionnement de ce nouveau Cng élargi, fruit du bon «coaching» du patron du sport sénégalais, et qui ouvrent une nouvelle ère dans l’arène. Place au premier combat !!!
hdiandy@lequotidien.sn