Rappel des enseignants : C’est 50 milliards en 2019

Préoccupés par la stabilité du secteur de l’Education pour cette année électorale, les députés ont interpellé hier Serigne Mbaye Thiam sur le respect des engagements pris par le gouvernement avec les syndicats de l’enseignement. Le ministre de l’Education nationale a assuré que les engagements pris sont respectés. Il s’exprimait lors du vote budget de son département.
La question du respect des accords signés avec les syndicats de l’enseignement est revenue hier lors des échanges avec le ministre de l’Education nationale et les députés. Interpellé sur cette question, Serigne Mbaye Thiam a fait savoir que tous les engagements du ministère de l’Education nationale ont été à ce jour respectés. Il a précisé que lors de la crise de l’année scolaire passée le point d’achoppement était «la question des indemnités de logement qui n’avait jamais fait l’objet d’un engagement du gouvernement quant à son montant et son échéancier». Un peu plus clair sur la question, le ministre du délégué chargé du Budget, chiffres à l’appui, souligne que pour les rappels, le gouvernement a prévu sur une période de 3 ans à partir de 2018, en plus de la dotation annuelle de 29,4 milliards, d’allouer une enveloppe de 20 à 25 milliards par an. Ce qui fait que c’est 50 milliards qui sont alloués pour apurer l’ensemble des rappels de validation, d’avancement et d’intégration. D’après Birama Mangara, «41, 2 milliards ont été ordonnancés au titre des engagements du gouvernement pour le secteur de l’éducation». Dans les détails, le ministre informe que le paiement des rappels de validation a coûté «23 milliards 600 millions, 11 milliards 670 millions pour les avancements et 5 milliards 420 millions pour celui des intégrations». Voulant convaincre que l’Etat est en train de tenir ses engagements, le ministre du Budget renseigne même que les rappels d’intégration ont été payés par ordre matriculaire. Ainsi à l’en croire, c’est 23 milliards 620 millions qui ont été payés à 6162 enseignants, les rappels de validation à 11 mille 311 enseignants pour un montant de plus de 11 milliards. Ce, prenant en compte les actes délivrés de février 2016 à février 2018. Pour la mise en solde, il soutient que 6412 maîtres et professeurs contractuels ont été payés soit 64, 12 % de ceux qui sont concernés.
50 milliards pour apurer l’ensemble des rappels
Par la même occasion, le ministre délégué chargé du Budget a tenu à apporter des précisions sur la sortie des enseignants soutenant que l’Etat a pris par la main gauche ce qu’il leur a donné par la main droite dans le cadre du paiement des indemnités de logement. Informant qu’en octobre, 2 milliards 317 millions ont été payés à 74 716 enseignants, le ministre informe que la période a coïncidé avec celle de la récupération des avances Tabaski. Pour lui, c’est ce qui explique que certains n’ont pas senti l’augmentation de l’indemnité de logement sur leur salaire. De même, pour les rappels dont certains dénoncent une imposition, selon lui si ça entre dans le cadre du niveau de revenus exceptionnels, la somme déduite sera importante. Certains, souligne-t-il aussi, sont en train de payer le prêt Dmc, c’est d’après lui, ce qui explique cette situation dénoncée par les syndicats. D’après Birima Mangara, il n’y a pas eu de ponctions irrégulières.
La grève des inspecteurs de l’Education nationale a été aussi abordée. Mais, le ministre Serigne Mbaye Thiam, qui ne s’est pas épanché sur cette question, a juste précisé que «l’indemnité de logement concerne tous les enseignants et les inspecteurs vont bénéficier de l’augmentation de l’indemnité de logement». S’agissant des autres points, il informe que les inspecteurs ont fait une proposition de sortie de crise, et celle-ci sera examinée lors des discussions.
Le face-à-face avec les députés était aussi une occasion pour le ministre de l’Education nationale de faire son bilan. A en croire Serigne Mbaye Thiam, tous les indicateurs ont progressé. Selon lui, les taux de scolarisation dans l’élémentaire, le préscolaire ont progressé. S’agissant de celui du moyen, il reconnaît qu’il a baissé tout en précisant que c’est une option politique pour les besoins de l’accès à la qualité. «C’est volontairement que nous avons fait baisser le taux brut de scolarisation dans le moyen parce que des enseignants recevaient des élèves qui ne pouvaient pas lire, mais au secondaire cela a évolué», a-t-il déclaré.
Les efforts dans le secteur de l’Education se sont fait également ressentir, d’après le ministre, dans la résorption des abris provisoires. A en croire Serigne Mbaye Thiam, les abris provisoires sont passés de 8822 en 2011 à 6369 en 2018. D’après le ministre, l’ambition c’est de les éradiquer à travers le Programme zéro abri provisoire. Selon le ministre du Budget, ce sont 120 milliards qui sont prévus pour les résorber. Insistant sur les efforts du gouvernement, le ministre de l’Education nationale renseigne que «de 2012 à 2018, 560 milliards ont été injectés». De l’argent qui, souligne-t-il, «a permis de construire 1000 salles de classe, des écoles élémentaires, 203 collèges, 36 lycées, 185 daaras, 20 blocs scientifiques et technologiques, 9 inspections de l’éducation». Précisant par ailleurs que de 1981 à 2000, il n’existait que «8 blocs scientifiques». D’après Serigne Mbaye Thiam, les efforts du gouvernement dans ce secteur sont même reconnus au niveau international. Il en veut pour preuve «les financements importants en train d’être obtenus». Au total, informe-t-il, les ressources extérieures sont estimées à 173 milliards 940 millions. «Si on ne fait pas confiance à un Etat, on ne positionne pas ces financements», s’est-il félicité.
Le budget du ministère de l’Education nationale a connu une hausse. Arrêté à 476 milliards 940 millions 066 mille 492 F Cfa en 2018 contre 413 milliards 042 millions 396 mille 140 F Cfa l’année dernière, il croit de 63 milliards 897 millions 670 mille 352 F Cfa.
dkane@lequotidien.sn